3’45…3mn45 de pur bonheur ! 3mn45 de plénitude, de légèreté, de liberté ! 3mn45 pendant lesquelles les corps se confond avec l’âme, tellement léger qu’on se prend à voler, à rêver !
Et pourtant ! Qu’elles sont courtes ces 3mn45 ! Beaucoup trop courtes ! L’euphorie de l’atterrissage est bien vite remplacée par un sentiment d’inachevé, une frustration qui nous pousse à repartir pour mieux sauter ! On en reveut, encore, toujours plus !
A terre, la physique reprend ses droits. Nous nous trouvons lourds, incapables de se mouvoir avec la facilité à laquelle nous avons goûté ! Le moindre mouvement nous semble une montagne à franchir, un obstacle à éviter. Nous avons été goélands et nous voilà « incapables de marcher » .
Mais voilà, ce à quoi j’ai goûté aujourd’hui renforce une conviction, c’est au ciel que l’homme se découvre. Si Dieu avait crée l’homme afin qu’il se cantonne à une vie terrestre, il l’aurait dessiné avec des racines ! Nous possédons donc cette faculté à pouvoir planer, il serait trop dommage de passer à côté !
Aujourd’hui, chaque minute qui passe n’est qu’une minute en moins avant mon prochain saut ! J’ai laissé une partie de mon cœur au dessus du ciel de Namur, près de Dieu !
Tant de sentiments, de sensations en si peu de temps ! Ces JMJ ne pouvaient pas mieux commencer ! Car je viens de réaliser ce qui a été le plus vieux rêve de l’homme, et il s’agit bien d’un rêve ! Avec l’horizon en toile de fond et la Liberté comme amie.
Ce 10 août 2005, quinze jeunes ont sauté. Mais ce sont des jeunes transformés qui se retrouvent à terre. Eblouis, incroyablement touchés, mais surtout soudés, à jamais, par ce qu’ils viennent de vivre ensemble, à 4000m au dessus de la Terre : leur premier saut en parachute, et sûrement pas le dernier !
Guillaume Hottelart