Après avoir vécu le samedi 28 juillet une véritable journée de fête, l'ensemble du groupe a pris la route pour Ouagadougou au Burkina. Après bien des incertitudes liées à la (très) mauvaise communication et organisation de la compagnie aérienne, tout le monde est bien rentré en France, en deux groupes.
Samedi 28 juillet
Cette journée a été longuement attendue ! Le matin, nous avons trié et rangé toutes les affaires amenées, afin de déterminer ce qu'il était utile de laisser aux enfants : crayons, cahiers, livres, feutres, stylos, vêtements, tout y est passé !
Puis nous avons rejoint la maison Ste Monique pour fêter le fait d'avoir vécu ensemble 3 semaines formidables. Louis en petit prince accompagné de Rodrigue (sous la directino artistique de Guillaume !) nous ont fait voyager au Togo. Chaque enfant qui a suivi les "cours de vacances" comme ils disent a ensuite reçu un petit sachet avec cadeaux et bonbons pour l'encourager à continuer sur la route du savoir.
Nous avons ensuite vécu une messe d'actino de grâce particulièrement belle, car c'est au cours de celle-ci qu'ont été baptisés Eloi, Claude et Luc, trois jeunes enfants de la maison qui avaient pour parrains et marraines l'un Togolais, l'autre yovo-yovo.
Mais déjà, nous devons rentrer à St Jean, finir de boucler les valises et reprendre la route pour la France en passant par le Burkina... Se mêlent à la fois lla joie de retrouver les siens, et la tristesse de quitter Dapaong où nos yeux et nos coeurs ont vu tant de belles choses.
Juliette raconte : Ca y est ce matin on range tout ! On fait des petits lots selon les classes et cet après midi on les a distribué, chaque français responsable d'un niveau donnait à ses élèves les lots. C'était très émouvant de voir tous ces petits enfants plein de joie repartir tout content de leurs cadeaux ! Les « au revoir » ont été très fort, émouvant ! Nous sommes retourné à la maison le cœur gros mais heureux d'avoir vécu cette belle aventure.
Vendredi 27 juillet
Le Père Emmanuel, %*€ ans, raconte : Situation surréaliste ! Il fait 34° en France et 22° à Dapaong. La pluie tant espérée par les villageois tombe enfin... Orageuse, brutale… Pourvu qu'elle n'abime pas la récolte de maïs... les greniers sont vides, la récolte de l'an passé ayant souffert d'une sécheresse sévère.
Issifou (Jean-Marie car ce tailleur musulman sera bientôt baptisé) est sur le seuil de son petit atelier. Juste une petite pièce et un auvent abritant sa machine à coudre d'un ancien temps. Il regarde la pluie tomber drue et froide et la rue étonnamment déserte.
Soudain, une femme portant un enfant dans son dos entre pour s'abriter. Saluant à peine Issifou, elle s'installe sur l'unique banc. Puis trois enfants entrent dans l'échoppe et s'installent durablement dans le petit magasin totalement occupé. Aucune surprise sur le visage d'Issifou, le tailleur muet depuis une vilaine méningite... Il permet à chacun de s'installer correctement, y compris sur son fauteuil de tailleur. Son travail attendra... il y a plus urgent : accueillir les voyageurs trempés, certains s'endormant déjà en attendant la fin de la pluie bénie.
Issifou, tu feras honneur aux chrétiens quand tu t'appelleras Jean-Marie... et, ton souvenir dans mon cœur, brûle encore à la manière d'un feu de joie. Il est à toi, cet article, toi Issifou-Jean-Marie, qui sans hésiter a ouvert ton magasin...
Jeudi 26 juillet
Emmanuel, 24 ans, de Cambrai, raconte : On sent la fin approcher, je profite au maximum de chaque moment avec les enfants, les divers visages que je croise tous les jours, les paysages...
Nous avons effectué du soutien scolaire le matin, malgré les aller-retour effectués sous la pluie entre le collège où se trouvent les classes et le centre Sainte Monique (Orphelinat de l'association). Nous sommes parvenus à commencer le cours avec 1h de retard mais malgré cela le cours s'est très bien déroulé, cela m'a montré qu'il faut vivre dans la simplicité et la confiance. Les enfants étaient trempés à cause de la pluie mais restaient joyeux à l'idée qu'on leur fasse du soutien scolaire.
Camille, 18 ans : Jeudi, un jour qui se passe comme tous les autres. Nous avons fait le soutien scolaire pour tous les enfants qui le souhaitaient avant de passer aux jeux et aux activités manuelles. Le temps n'était pas de notre coté, il a plu toute la journée ce qui nous a bien arrangé car nous n'étions pas en train de mourir de chaud pour une fois !! Nous avons, dans la soirée, eu la possibilité de découvrir le voyage en Terre Sainte qu'avaient réalisé d'autres jeunes l'année dernière. Nous avons suivi leur pèlerinage une fois que l'électricité a accepté de nous soutenir ! Soeur Marie-Stella ainsi que les participants à ce voyage nous ont orientés afin de nous faire découvrir les différentes étapes qu'ils avaient pu vivre. Ce voyage en Terre Sainte raconté par la Soeur est très motivant ! Pourquoi ne pas faire partie du prochain pélé ?!
Mercredi 25 juillet
Charlotte, 19 ans, de Raillencourt raconte : Ce matin nous sommes partis sous la pluie en « mini bus » à la communauté des sœurs hospitalières de Korbongou. J'ai bien aimé l'ambiance du trajet (même court!), nous étions tous ensemble et nous avons discuté. La visite a été très bien présentée par une sœur qui nous a montré les différents lieux pour recevoir les mères et leurs enfants , comme la prévention, les soins et l'hospitalisation. D'ailleurs dans chaque partie des desseins préventifs montrant les bonnes et mauvaises choses à faire pour la mère et son enfant sont très explicatifs, surtout pour les mamans ne comprenant pas le français.
Juliette, 19 ans, d'Aibes raconte : Que faire en attendant le début de la messe ? Une séance photos ! J'étais installée sur un banc avec trois enfants lorsque nous avons commencé à nous prendre en photo. Elles n’arrêtaient pas de sourire et de rire en voyant les photos. Ensuite je leur ai mis des filtres : elles se voyaient « déguisées » et rigolaient encore plus, ce qui fit approcher d'autres enfants. Bientôt chacun a voulu avoir sa propre photo : avec des oreilles de chien, de chat, de lapin, une toque de cuistot... Les enfants se sont tous amusés, j'étais très heureuse de jouer les photographes pendant quelques instants et maintenant j'ai la chance d'avoir toutes ces drôles de photos !
Mardi 24 juillet
Julien, séminariste à Maubeuge raconte : L'un de mes passe-temps favoris, à la maison Sainte Monique, est de m'asseoir à l'écart et d'observer les enfants interagir. Tel Lévi-Strauss j'observe, j'examine, je scrute, j'analyse. Une chose qui me frappe est de constater que les rapports sont toujours conditionnés par l'âge. On ne verra jamais un petit mal parler à un plus grand. Les petits s'effacent devant les grands, ils leur cèdent naturellement la place. Et en sens inverse, les grands ont pour mission de veiller sur les plus petits, de les gronder mais aussi de les aider.
Ces rapports ne se limitent pas à la seule maison Sainte Monique. Entre adultes, dans la rue, au marché, on fera le même constat. Quelle conclusion en tirer ? Le fin sociologue que je suis devenu vous livre son interprétation.
Il y a, je crois, en Afrique davantage qu'en Occident, la claire conscience d'être de quelque part. Notre modernité, en nous individualisant et nous urbanisant, nous fait perdre nos repères et notre rapport à nos racines. Il semble que sur ce bout de terre africaine que nous arpentons depuis déjà quinze jours, l'accent soit davantage mis sur le groupe que sur l'individu. Chacun sait profondément que d'autres l'ont précédé et que d'autres encore viendront après lui.
Cela se traduit naturellement dans le rapport au religieux. L'athéisme est une notion qui ne signifie rien ici. Puisque l'on sait que l'on vient de quelque part, c'est donc que quelqu'un est à notre origine, quel que soit le nom qu'on lui donne.
Mais cela se traduit au plus haut point dans les rapports interpersonnels. Chacun traite avec respect ceux qui l'ont précédé (jusque dans le culte rendu aux ancêtres) et se doit de transmettre, à ceux qui viennent après lui, ce qu'il a lui-même reçu.
Ainsi chacun s'inscrit dans une histoire plus vaste que lui, qui le dépasse, dans laquelle il doit tenir sa place, tout en étant conscient d'avoir son rôle à jouer.
Lundi 23 juillet
Maxence, séminariste à Cambrai raconte : Aujourd'hui, j'assurais le soutien scolaire pour les élèves de 4ème et 3ème. Après avoir révisé la conjugaison des verbes au passé simple et mis le cours en application avec une dictée, nous avons fait de l'anglais.
Appréciant la langue de Shakespeare, j'étais heureux de pouvoir faire réviser aux élèves les pronoms interrogatifs. Passé la théorie, voici le temps de la pratique, avec des phrases à compléter par le bon interrogatif. A la fin de ce temps de soutien scolaire, une élève est venue me voir en me disant qu'elle avait compris la différence entre « how much » et « how many » et qu'elle avait compris à quoi servait « whose ». Ce n'est pas beaucoup, mais la remarque de cette jeune m'a mis le cœur en joie, constatant que cette leçon d'anglais avait porté des fruits.
Mathilde, 18 ans, de La Flamengrie, raconte : 8h du matin. Nouvelle journée, nouvelles aventures. Ce matin je pars pour le centre de santé mentale. Enfin je pars... Après avoir fait 3 mètres le « taxi-moto », comme on dit au Togo, s'arrête. « Ah. Crevé. » lance le chauffeur. Nous marchons jusqu'à la route, un autre de ses collègues me conduit à l'endroit voulu.
Le centre est perdu dans la brousse, on le voit à peine au milieu de tous les arbres. La sœur m'accueille, tout le monde me salue, même les patients. Une femme est assise par terre, elle a l'air perdue dans ses pensées et ne sort de sa torpeur que pour me serrer la main. Ils me regardent tous. Sur ma droite, j’aperçois une cellule « c'est pour les crises », précise la sœur, « On vient de reboucher le trou dans le mur, une femme a... Je ne sais pas comment elle a fait. La porte aussi a été réparée. »
Plus tard, on me présente à la psychologue. Cette femme dégage une douceur incroyable, elle a une voix très calme et posée. Elle me propose d'assister aux consultations. Les patients défilent, j'essaye de lire ses notes : « psychotique », « stabilisée », « dépressive »... La facilité avec laquelle les gens se confient à elle est assez impressionnante. J'ai été particulièrement touchée que tous me laissent entendre leur histoire. « La confiance, c'est la clef de tout » comme dit la psychologue.
Dimanche 22 juillet
Noémie, de Cambrai, raconte : Cet après-midi les enfants sont venu nous chercher pour aller se balader sur la colline près de Saint Jean. Nous avons marché une petite demie heure pour arriver en haut de la colline où se trouvent différents rocher que les enfants n'ont pas peur d'escalader pour observer la vue incroyable sur Dapaong.
Cela m'a fasciné de voir autant de verdure dans la paysage grâce à la saison des pluies. Nous avons pu escalader également les rochers avec les enfants qui n'ont pas le vertige et sur tout qui osent tout, même avec leurs tongs !
Nous sommes redescendus en passant par la maison Saint Augustin que nous n'avions pas encore eu l'occasion de voir, cette maison est le lieu de vie des grands garçons de l'association.
Le dimanche, c'est jour de fête ! Alors le groupe a la chance d'aller manger au restaurant ! Et qui plus est, en taxi-moto, ce qui fait la joie de ceux qui n'ont pas encore essayé ce moyen de transport, et de ceux qui le retrouvent ;)
Samedi 21 juillet
Manon, 20 ans, étudiante à Valenciennes raconte : C'est sous un grand soleil et avec une motivation d'enfer, que Camille et moi, nous nous sommes levé tôt ce jeudi pour aller faire un don du sang à l'hôpital. C'était d'ailleurs une grande première pour Camille qui n'avait jamais fait cela avant. De plus, nous pouvons ajouter que l'accueil nous a tout de suite mis en confiance. En effet, les médecins mais aussi les infirmières y sont très chaleureux et souriants. Malgré les quelques difficultés rencontrées, nous avons rempli notre mission qui était d'offrir notre sang, afin de sauver des vies. L'infirmière nous a d'ailleurs expliqué que notre sang serait analysé puis donné à un enfant dans le besoin. Elle nous a également parlé des insuffisances qui touchent l'hôpital pour enfants de Dapaong, tout en nous remerciant de notre geste. Une fois notre retour à Saint Jean, une petite collation nous a été préparée pour nous remettre sur pieds.
Le matin, nous avons eu la surprise de recontrer l'ambassadeur de France au Togo, qui est venu soutenir l'ction de l'association Vivre dans l'Esperance. C'est une grande fierté de savoir que les institutions officielles de notre pays soutiennent aussi son oeuvre.
Il y a eu ensuite un moment de "récollection" donnée par le père Emmanuel sur la Sainteté... On a tous à devenir saint, mais chacun à sa manière nous dit le Pape François.
Vendredi 20 juillet
Virginie, 21 ans, de Fenain raconte : Aujourd'hui, c'était une journée plutôt calme pour moi : le matin, nous avons appris le français aux petites mamans avec Charlotte. C'était vraiment chouette, les filles sont vraiment gentilles et ont envie d'apprendre, même si le français est une langue compliquée ! Et l'après-midi, il y a eu un énorme déluge (c'est la saison des pluies), tout était trempé !! (On est quand même très heureux car les champs en ont besoin, et ça rafraichit l'air !) Et donc, tous les enfants du village sont restés bien au sec chez eux... On était donc pour la première fois uniquement avec les enfants de l'association ! Les enfants étaient donc beaucoup moins nombreux et nous avons tous pu avoir des moments privilégiés avec eux... C'était une très belle après-midi, calme et pleine de moments de partage avec les enfants de l'association !
Héloïse, 20 ans, de Valenciennes, raconte : j'ai eu la chance de partir en brousse avec François pour nous rendre directement auprès des personnes malades (atteintes notamment du VIH). Le but est principalement de suivre ces personnes, de vérifier qu'elles prennent bien leur traitement mais surtout de les accompagner et d'être à leur écoute. C'était vraiment une expérience géniale, il y avait un certain paradoxe entre la beauté des paysages qui nous entoure, l'excitation de partir en moto et les moments compliqués que l'on a partagé avec les malades (se rendre compte de leur mal être et leurs difficultés). Ces échanges, au départ, ont provoqué en moi beaucoup de tristesse mais c'était vraiment très enrichissant de pouvoir parler de leur mode de vie, leurs peines et leurs joies. Le plus frappant est de se rendre compte de la stigmatisation subie par la plupart des personnes porteuses du VIH, elles ne peuvent pas parler de cette maladie à leur famille par peur d'être exclues. Elles se battent alors seules contre la maladie, cachées et sans aide. Pour moi elles font preuve d'une grande force marquée notamment par leur foi en Dieu. Enfin je voudrai mettre en avant la beauté des actions de l'association pour ces personnes, François cette oreille attentive, cet homme patient toujours là pour les conseiller, leur donner de l'amour et les motiver à se battre pour leur vie. Encore merci à lui pour cette matinée inoubliable.
Jeudi 19 juillet
Emmanuel, 24 ans, de Cambrai explique : Ce soir nous avons été invités à partager un moment convivial avec l'évêque du diocèse de Dapaong et la Fraternité de l'association. Ce qui m'a le plus marqué c'est ce qu'a dit maman Rita (membre de la fraternité) sur le fait que grâce à Dieu et à l'association, les habitants de la région de Dapaong acceptent mieux les personnes touchées par le VIH. La méfiance face à la maladie a laissé place à d'avantage de fraternité entre les habitants de Dapaong et les enfants de l'association.
Marie, de Marly, raconte : l'un des moments quotidiens que j'aime beaucoup est celui de la messe. A la fin des activités de l'après-midi tous les enfants s'éparpillent : certains vont se laver, d'autres rangent leurs affaires, d'autres encore continuent à jouer, qui aux billes, qui au foot...
Puis la cloche sonne et l'essaim se rassemble. Il y a une énergie intérieure très forte qui se dégage de ces instants : on comprend combien la foi est importante pour eux. Presque tous les enfants qui le peuvent sont présents, et suivent la messe avec assiduité, même si l'un ou l'autre finit par s'endormir dans les bras câlins des Yovo-Yovo. Mais les chants sont repris avec joie, les pères écoutés avec attention, les prières récitées avec ferveur. La messe pour eux n'est pas une obligation, elle est une chance, une joie, une fête qui les remplit d'espérance, de douceur et de force... et qu'ils nous transmettent.
Mercredi 18 juillet
Julien SauvéJulien, séminariste à Maubeuge raconte : Le prix Nobel de littérature JMG Le Clézio partit dans son enfance au Nigeria y retrouver son père qui y exerçait sa profession de médecin. De ce voyage en Afrique, relaté dans Onitsha et L'Africain, il racontera que le choc le plus rude fut de se rendre compte, à son retour en France, qu'il n'était pas africain.
Il est difficile en effet, pour celui qui vit une expérience forte de communion, d'être rappelé à la réalité de sa différence. Alors que j'avais aujourd'hui un enfant sur les genoux et que nous semblions être en parfaite harmonie, un autre enfant est venu le déloger sans ménagement, en affirmant avec l'assurance des chefs : « Pousse-toi, c'est mon Blanc ! »
Et voilà ! Je n'étais donc qu'un Blanc ! Un Blanc pourvoyeur de câlins, certes, mais un Blanc quand même. Est-ce un mal ? Je ne crois pas. C'est, en tout cas, une réalité. Je pourrais passer le reste de ma vie ici, apprendre le moba et manger la « pâte » avec sauce gombo, je n'en resterais pas moins un Blanc.
Plutôt que de se lamenter, je crois qu'il faut y voir une chance. La recherche d'égalité absolue est une quête désespérée. Nos différences ne nous diminuent pas. Bien au contraire ! Elles permettent un enrichissement mutuel, offrant ainsi la possibilité d'une plus grande communion.
Laurent, 29 ans raconte : Nous sommes partis dans le village de Rémy (DORE) pour voir la tombe de mon filleul que la Soeur Marie Stella a fait. On a prié sur la tombe, j'ai été ému et après on a vu la famille. Ils étaient très content de nous voir. Avant de partir j'ai offert des cadeaux et ils étaient très contants.
Mardi 17 juillet
Simon, 18 ans, de Saint-Saulve, raconte : Aujourd'hui, l'occasion s'est présentée pour moi d'aller visiter en brousse les bénéficiaires de l'association avec un médiateur qui assure la bonne prise des traitements contre le VIH. J'ai vécu un moment très fort avec une dame d'une quarantaine d'années, Alice, atteinte depuis 13 ans et vivant sa maladie dans le secret. Sa force de vie mais surtout sa foi ont été un témoignage incroyablement puissant pour moi. Je rends grâce d'avoir pu rencontrer une telle personne !
Le père Théophane, prêtre à Valenciennes, témoigne des cours de français donnés aux « petites Mamans » : A côté de tout le travail effectué pour les enfants, l'association qui nous accueille, Ensemble Pour la Vie, propose aussi à des jeunes filles qui n'ont pas été scolarisées de recevoir une formation professionnelle. En échange, elles s'occupent des plus petits enfants. On les appelle les « petites mamans ». Ce matin, avec Lucie, nous devions poursuivre l'enseignement en français qu'elles reçoivent. La leçon est la leçon, ni plus ni moins. C plus H ça fait CH. Mais j'ai été très touché de voir comment celles qui sont plus avancées aident celles qui le sont moins. Comment tout cela se fait spontanément et dans la simplicité.
Lundi 16 juillet
Lucie raconte : Aujourd'hui nous avons participé à un match de football qui opposait les jeunes adultes Togolais aux apprentis d'Auteuil et au groupe de Cambrai. Nous avons ainsi pu partager un moment inoubliable, intense et unique dans une joie communicative. Cette petite compétition était l'occasion d'échanger et de s'amuser avec les jeunes Togolais que nous connaissions moins que les enfants. L'équipe des français s'est bien battue malgré la chaleur pour finir sur le score de 4-4! Le fair-play était bien entendu au rendez-vous! Après ce beau match nous avons fortement apprécié la douche...
Dimanche 15 juillet
Mathilde raconte : Le jour se lève sur Dapaong, c'est l'heure de la messe en Moba (dialecte local). Les femmes et les enfants auparavant vêtus très pauvrement ont mis leurs plus beaux vêtements : explosion de couleurs et de tissus ! Mais il fait très chaud, Lucie et moi décidons de rentrer plus tôt que prévu, sans le groupe. Nous sortons dans la rue... « C'est par où ? » Aucune idée. L'orientation, c'est pas vraiment mon truc... Nous croisons des femmes, elles nous indiquent un chemin à suivre. « Mais on n'est jamais passées par là ! » En effet, je ne reconnais pas les maisons, et les rues ne portent pas de numéro, pas de nom. Une autre dame nous amène jusqu'à la route, nous reconnaissons une petite échoppe, nous nous sommes déjà rendues là-bas, on nous indique qu'il faut revenir sur nos pas... Finalement un groupe de jeunes enfants nous ramène à Saint Jean, là où nous logeons. Ouf ! On a fait un gros détour mais on est enfin rentrées. Nous avons remercié les enfants avec des bonbons. La serviabilité des Togolais est assez extraordinaire, tous ont abandonné leurs activités nous nous aider à retrouver notre chemin !
Et en plus... on a gagné la coupe du monde !!!! Les Togolais étaient presque plus joyeux que nous après la victoire !!
Samedi 14 juillet
Camille, 18 ans, raconte : Jour de notre fête nationale ! Grand événement pour nous tous !
Beau moment de partage avec toute la communauté qui à la gentillesse de nous accueillir. Nous avons pu assister à une très belle interprétation de notre hymne national, la Marseillaise, par de jeunes choristes togolaises à l'EPV. Ce fût un moment plein de bonheur et très émouvant. Après cela, nous avons participé à un repas préparé spécialement pour nous que nous avons dégusté sur le balcon (il était très bon). Durant ce repas j'ai pu, avec un petit groupe du diocèse, échanger avec Anastasia qui est française, qui vient de Perpignan et fait partie des apprentis d'Auteuil. Nous avons longuement parlé tous ensemble. Ils viennent pour la plupart de foyers et sont à Dapaong pour aider à la construction d'une maison de repos pour les enfants. Anastasia nous a raconté sa vie, ses soucis, son histoire. C'était très touchant. Après s'être longuement parlées, nous sommes allées danser au milieu de tous les togolais. Nous avons passé une super aprèm en leur compagnie.
Virginie explique aussi qu'aujourd'hui, « c'était journée « repos ». Ca fait du bien ! Nous sommes allés au marché avec Marine et Mélanie, en mission ici depuis 10 mois... Elles connaissent donc bien les prix et peuvent contourner les entourloupes des vendeurs qui profitent de la naïveté des Yovo-Yovo, même s'ils sont tous très accueillants envers nous !
En tout cas, le marché est très grand et très impressionnant : il faut se faufiler entre les stands hyper-vairés, les femmes qui portent d'immenses bassines sur la tête et les motos qui klaxonnent de partout, c'est totalement différent de chez nous !
En parlant de motos, il y a des taxis-motos à chaque coin de rue, qui se battent pour transporter les passants ! On est allés les trouver pour retourner au point de rendez-vous : ils se sont tous précipité sur nous ! Il faut dire que le tarif de la course est modique : 100 francs CFA, c'est-à-dire environ 15 centimes !! En tout cas, ils nous ont conduit en toute sécurité ! C'était une expérience super chouette ! »
Vendredi 13 juillet :
Nos prêtres se Togolisent !!! N'est-ce pas qu'ils sont beaux ???
Manon, 20 ans, de Valenciennes, raconte : Après avoir passé 4 jours sur le continent africain, Guillaume et moi avons eu la chance ce matin de partir en moto avec un médiateur lors des activité annexes de notre séjour au Togo. C'est à travers cette petite balade en brousse que nous avons pu connaître leur rôle. En effet, ces derniers jouent un rôle très important pour les personnes. Ils sont une épaule, un soutien moral mais aussi physique pour tous ces gens touchés par la maladie et les différents aléas de la vie. Cependant, au delà de connaître leur fonction nous avons aussi pu nous sentir un peu plus proches, un peu plus au service et à l'écoute des personnes qui nous entourent. Que ce soient des enfants, des adultes ou mêmes des personnes plus âgées. J'ai été beaucoup touchée par cette visites auprès des malades. Voir tous ces gens heureux de vivre avec cette maladie sans pour autant jamais se plaindre, c'est tellement incroyable. Au cours de la journée j'ai également pu me rendre à Ste Monique avec le reste du groupe, comme tous les jours de la semaine pour apporter mon aide en espagnol à deux lycéens qui passent le BAC fin du mois. Et enfin pour clôturer cette journée riche en émotions nous avons eu la chance de recevoir parmi nous sœur Marie-Stella au cours d'une veillée afin de connaître son histoire, son parcours, … Pfiou que d'aventures nous avons vécues aujourd'hui... Heureusement que le week-end va nous permettre de nous reposer un peu ( ou pas :p )
Julien, séminariste originaire de Cambrai explique : Nous arrivons de bon matin à la Maison Sainte Monique. Nous apercevant de loin, un petit bonhomme haut comme trois pommes, vêtu d'un T shirt délavé et d'un slip, qui court comme un dératé et vient se jeter dans mes bras. Ce petit bonhomme s'appelle Christian, il a six ans. Il est rapidement suivi par une nuée d'enfants qui, dans un nuage de poussière, courent à notre rencontre et viennent nous prendre la main. Leur sourire est lumineux. Leur tendresse l'est tout autant. Chacun part à ses activités, mais régulièrement au cours de la journée, je sentirai une petite main se glisser dans la mienne, des bras demander un câlin.
Ces enfants n'ont rien et pourtant ils ont tout. Un simple bout de ficelle illumine leur visage et devient un trésor inestimable. Ils sont une leçon pour nous qui, bien souvent, nous plaignons d'aise. Ils nous rappellent que les relations d'amour vrai sont un bien d'une si grande valeur qu'on ne saurait leur préférer des avantages matériels. Pour ces enfants, confrontés dès leur naissance à la tragédie, à la perte de leurs parents, à la maladie du sida, le besoin le plus grand est d'être aimé. Et tous les biens de la terre ne valent pas un câlin. Nous n'aurons pas trop de trois semaines pour apprendre cette leçon. Ces enfants sont nos maîtres.
Jeudi 12 juillet
Juliette, 19 ans, d'Aibes, raconte : Aujourd'hui, nouveau jour, nouvelles expériences ! C'était le premier jour de cours pour tout le monde, au programme pour les CE1/CE2 : petite dictée, calcul mental, de bonnes et de mauvaises réponses mais toujours très enthousiastes ! Puis les petits jeux : balle aux prisonniers, renard passé togolais et parfois du repos : une petite fille vient et s'endort dans mes bras. Petit moment de douceur et de paradis … Comme depuis notre arrivée les enfants nous accompagnent sur le chemin vers Sainte Monique en nous prenant par la main, c'est un des moments que je préfère dans les journées : simples mais qui (me) donnent beaucoup de joie. En fin d'après-midi, une petite surprise : la pluie arrive ! Peut être que demain sera moins chaud. :)
Maxence, séminariste originaire de Landrecies explique : Ce matin, nous avons commencé le soutient scolaire et les activités. Tous étaient très studieux en cette période de vacances scolaires ! Pour les élèves de 6ème et de 5ème, nous avons commencé par du français, l'occasion de revoir quelques bases. Nous avons poursuivi avec des mathématiques. Tout au long de ce temps de soutient scolaire, les jeunes ont fait preuve de beaucoup d'attention. En activités manuelles, nous avons construit un bilboquet avec les enfants, qui se sont beaucoup amusés avec ensuite. Ce midi, rappel nordiste : des frites !!! Cet après-midi, certains ont fait des jeux, d'autres des bricolages, d'autres ont joué au foot... tous ont passé un bon moment !! La pluie a apporté son lot de fraîcheur, et nous permet de passer notre veillée de détente en extérieur dans des conditions agréables. Demain, nous serons frais et dispos pour une nouvelle journée avec les enfants.
Mercredi 11 juillet
Charlotte, 19 ans, de Cambrai : Ce matin nous avons pu participer aux « laudes » qui est une prière le matin, et ensuite le petit déjeuner à 8H30 (avec la chance d'avoir du nutella !!). Nous avons ensuite visité l'ensemble des lieux de l'EPV (Ensemble Pour l'Espérance) qui fait partie de l'association « Vivre dans l'Espérance » (dirigée par sœur Marie-Stella) : la comptabilité, la direction, la fabrique des vêtements et des commerces de produits artisanaux (vraiment très beaux !!).
A cause de la chaleur nous sommes rentrés manger (Hortense nous avait préparé de l'avocat et un mélange de riz et nouilles) et enfin une petite sieste était bien méritée.
A 15h nous sommes allés à l’hôpital d'enfants Yendubé (ce qui veut dire "Dieu est là") puis au centre Maguy.
Ce soir nous avons eu une grande fête pour la bienvenue avec les jeunes de l'association d'Auteuil, c'était vraiment génial, beaucoup de joie, avec des musiques et chants et danse. Une nuit de sommeil s'impose pour les activités de demain.
Simon, 18 ans, de Valenciennes :
Aujourd'hui, première découverte du quartier des infrastructures après les laudes.
L'association EPV nous a été présentée par ses membres, Tonton Marcel, le directeur adjoint nous a beaucoup touché ! Leur rapports à la vie et surtout à la mort est beaucoup plus joyeux et très différents. Ils ne voient pas une association mais une grande famille où tous ont besoin les uns des autres !
Nous avons visité l’hôpital de Yendubé et le centre de santé Maguy qui s'occupent, entre autres, des enfants prématurés et des personnes séropositives. La messe fut pleine de chants et de joie avec les enfants, Samuel 6 ans, s'est endormi dans mes bras... Après un bon repas nous avons assisté aux spectacles des enfants et à la fin de longues danses une bonne nuit de sommeil était la bienvenue !
Manu Touret a été la star du djembé, impressionnant bien sûr les "Yovoyovo" (= blanc en loangue moba) que nous sommes, mais même les Togolais !!!
Mardi 10 juillet
Guillaume, 21 ans, de St Amand raconte :
Nous avons fait un bon voyage de Ouagadougou jusqu'à Dapaong très riche en découvertes de culture et de personnes. Pendant ce trajet, nous avons pu découvrir les paysages africains marqués par les maisons bâties en terre cuite et la pratique agricole par exemple .
Dans la voiture dans laquelle je me trouvais, nous étions en compagnie de Mama Rita et de Richard, avons pu leur poser des questions sur le Togo et nous avons aussi appris les paroles de certains chants en Moba. Nous étions donc initiés à la culture togolaise avant même d'être sur le territoire national.
Lorsque nous sommes arrivés à Dapaong, nous avons pu ressentir la grande joie des enfants en voyant le chaleureux accueil qu'ils nous avaient préparés. Les visages des enfants reflétaient une joie profonde et l'envie de faire connaissance avec chacun d'entre nous. Les retrouvailles étaient d'autant plus émouvantes avec le retour de Maman Rita.
Après le repas et l'attribution des chambres, nous avons pu participer à la messe accompagnés des enfants heureux d'être en notre compagnie. La ferveur des Togolais de tous les âges m'a particulièrement marqué pour dans les chants et la prière marqués par l'esprit d'unité.
Après la messe, Soeur Marie-Stella a rappelé cet esprit d'unité en nous disant que nous faisions partis d'une même grande famille et que notre unité provenait de la même source d'eau vive : la prière.
Suite à ce superbe discours de bienvenue, nous avons pu regarder tous ensemble la demi-finale de la Coupe du monde, la victoire de la France était une belle raison d'être dans une ambiance très festive pour commencer au mieux notre séjour à Dapaong.
Zélie, 18 ans, de Douai :
8h, c'est l'heure à laquelle nous sommes partis de Ouagadougou.
13, c'est le nombre de personnes dans un combi-bus.
2, c'est le nombre de combi-bus.
40, c'est le nombre de valises répartis sur les deux combi-bus.
environs 200, c'est le nombre de dos-d’âne sur la route.
7h30, c'est le nombre d'heures pour aller de Ouagadougou à Dapaong.
Beaucoup, c'est le nombre de kilomètre entre les deux villes.
1, c'est le nombre de pause que nous avons fait sur le trajet.
2, c'est le nombre d’arrêts pour le contrôle des douanes au Burkina Faso et au Togo.
180, c'est le nombre d'enfants qui nous ont accueillis.
2, c'est le nombre de repas que Tatie Hortense nous a préparés aujourd'hui. Nous avons mangé des patates, du riz, des haricots verts, des carottes, des betteraves rouges et une sauce trop bonne.
10, c'est le nombre de kilogrammes que nous allons prendre sur trois semaines.
1, c'est le nombre de but que la France a mis contre la Belgique !
Nous avons eu une journée fatigante dûe au transport et au décalage horaire mais nous avons eu un super accueil plein de joie, de câlins, de sourires et de chants...
Nous avons eu la chance de pouvoir regarder le match avec tout le monde. Il y avait presque autant d'ambiance que dans le stade ! On est en finale ! On est en finale !!!!
Lundi 9 juillet
C'est le jour du départ ! Héloïse, 19 ans, de Valenciennes, raconte :
Nous nous sommes tous retrouvés ce matin direction l'aéroport de Charles De Gaulle motivés comme jamais à vivre cette inoubliable expérience !
Après un voyage de 5h d'avion qui s'est très bien passé, nous avons été super bien accueillis aux Lauriers par les sœurs de Ouagadougou. D'abord marqués par la chaleur, notre voyage nous a dès le début réservé des moments marrants et surprenants, comme de voir les camionnettes dans lesquelles nous allions voyager. C'était génial de découvrir, de nuit, la ville dans ces véhicules le toit chargé par nos valises.
Après avoir manger et installer nos affaires, la douche froide nous a bien fait plaisir.
Nous avons également pu partager ensemble un moment de prière marqué par un magnifique chant à Marie en moba pour finir cette journée.
Noémie 19 ans, de Cambrai, raconte quant à elle : Ҫa y est l'heure est arrivée, c'est la grand départ ! Après un petit trajet en bus nous voilà devant cet grand aéroport qui m'a paru très impressionnant. Après avoir chacun enregistré nos valises ( ouf, tout le monde passe! ) nous voilà prêts à sortir du territoire français et passer la douane . Quelques jeux pour faire passer le temps et nous sommes maintenant dans l'avion prêts à s'envoler pour Ouagadougou. Après 5h de vol et un atterrissage tout en douceur, enfin nous voilà bien accueillis par la chaleur !
Une fois les valises bien accrochées sur les camionnettes nous prenons route et découvrons déjà plein de choses différentes et fascinantes.
Maintenant bien arrivées et toutes les craintes envolées nous avons droit a un bon repas puis direction une bonne nuit de sommeil pour être en forme et reprendre la route demain.