Quand Tu passeras au peigne fin
tous nos actes humains
Tu voudras savoir
je suis porté à le croire
si l'argent de nos poches
a servi à nos proches
Si Tu vois qu'il a servi
à marquer ma différence
à montrer ma puissance,
à saisir ma seule chance,
je n'aurai plus qu'à me jeter à tes pieds
et à implorer ta pitié ;
Si Tu t'aperçois
que l'argent m'a replié sur moi,
qu'il m'a mis des œillères
qu'il a dressé des barrières
entre nantis et démunis,
voudras-Tu encore de moi,
dans ton Paradis?
Si tu vois que l'argent
je l'ai partagé abondamment
l'oeil toujours ouvert
sur la misère,
peut-être me diras-Tu
« Tes gestes m'ont plu. »
Si tu vois que l'argent m'a servi
à avoir mon réservoir rempli
afin de favoriser
des gestes de fraternité,
à aider, un peu du moins,
celui qui est dans le besoin,
à soigner mon entourage
sans oublier le partage
Alors j'ai quelque chance
de faire pencher la balance
Mais je Te connais trop.
Tu me diras bien haut
« Est-ce que la Miséricorde
a chanté dans tes cordes ?
Comment as-tu fait rimer
l'argent et la fraternité ? »