Interview avec Pa Yvan

Pa Yvan, accueillera nos trois diocèses durant notre semaine en Nouvelle-Zélande

 

 

image001 image001  Pa Yvan est l’appellation que j’ai reçue lors de mon adoption par les Maori à Gisborne.

Je suis prêtre du diocèse de Bâle en Suisse. C’est en 1988 que j’ai été ordonné prêtre à Saignelégier dans le Jura Suisse. Depuis Novembre 2001, je me trouve dans un engagement Fidei Donum qui fait que je suis prêté au diocèse de Hamilton en NZ. Mgr Koch mon évêque en Suisse projette de me laisser en NZ jusqu’en 2014 ou 2015.

A mon arrivée en NZ, j’ai passé d’abord sept mois à la cathédrale de Hamilton. Ensuite, j’ai été nommé vicaire à la paroisse de Gisborne sur la Cote Est de Te Ika a Maui ou le poisson de Maui, comme est appelée l’île du Nord de la Nouvelle Zélande.

Quatre ans et demi en poste dans une paroisse avec 60% de Maori, les autochtones de NZ, m’a permis d’apprendre les us et coutumes de cette sympathique population.

Father Gerard, mon confrère Maori et moi-même avions charge d’âmes sur un territoire de 250 kilomètres de long sur 150 kilomètres de large avec une population d’environ 9000 catholiques. Nous célébrions la messe en Maori deux fois par mois, j’ai appris à célébrer en Maori, mais je comprends qu’un tiers de ce qui se dit.

En 2006, lorsque je suis devenu citoyen Néo-Zélandais à la requête de l’évêque de Hamilton et vu la longueur de mon engagement, les Maori de la tribu des Ngati Porou m’ont formellement adopté et j’ai reçu l’insigne des chefs: une massette en ponamu (jade). C’est un immense honneur parce que c’est rare pour un Européen de recevoir pareil insigne. Plus fréquemment le cadeau offert est un bois taillé ou gravé avec des motifs traditionnels.

 

Depuis février de cette année, je suis vicaire à la paroisse de Tauranga. Je ne connais pas encore beaucoup de monde et il faut dire que c’est une grande paroisse. La population de la ville a double en l’espace de 10ans avec tout le corollaire des problèmes de logistique, de trafic et autres. Sur le front de la paroisse évidemment cela a entraîné une augmentation et nous devrions avoir une seconde paroisse mais le manque de prêtres fait que l’évêque n’envisage pas d’ouvrir une nouvelle paroisse en ville pour l’heure.

Il y a moins de Maori qu’a Gisborne, mais vous aurez quand même l’occasion de vivre un powhiri, l’accueil Maori traditionnel.

 

image002 image002  Depuis 2003, je suis aussi membre de l’aumônerie catholique pour l’Antarctique. On nous appelle les aumôniers du froid (littéralement de la glace). En 2003, je suis allé une première fois a McMurdo pour 34 jours, puis en 2005 et dernièrement au mois de janvier de cette année, juste avant de déménager à Tauranga. C’est un ministère passionnant dans un endroit impressionnant. Il y a une chapelle à McMurdo. L’aumônerie de la Chapelle des neiges est constituée d’un pasteur Protestant ou Luthérien mis à disposition par la Garde Aérienne des USA, le prêtre lui provient du clergé Néo-Zélandais.

Les Catholiques nous célébrons la messe quotidiennement et visitons les gens travaillant dans la base. Tous les quinze jours l’un des aumôniers va au Pole Sud pour faire du ministère auprès des équipes du Pole Sud. Partie de notre folklore en Suisse, je pratique le lancer du drapeau et je n’ai pu résister à le prendre avec moi pour en faire au Pole Sud en 2003 (je me permets de vous mettre une photo).

 

J’ai aussi eu la chance et le privilège de pouvoir aller sur la tombe du martyr Océanien St Pierre Chanel dans l’île de Futuna au beau milieu du Pacifique en 2006. La foi des gens de Futuna est simplement étonnante. J’ai retrouve cela chez les Catholiques de Korolevu à Fiji et St Pierre Chanel est devenu pour moi un Saint certainement très vivant au travers de la foi des Polynésiens.

L’Océanie est méconnue dans l’hémisphère Nord, mais elle est riche en fidèles qui font des gros sacrifices pour vivre leur foi Catholique, et cela est très inspirant. Sur mon chemin de retour j’ai fait du ministère en Nlle Calédonie à la paroisse de St Jean-Baptiste à Nouméa. Ce fut une expérience fantastique.

 

Comme prêtre Fidei Donum, on est vraiment donné et dans tous les contacts et lieux que j’ai visite c’est toujours le Christ Jésus qui est au centre, et c’est ça qui est merveilleux et réconfortant et je remercie mon évêque en  Suisse pour la confiance témoignée, et ma joie de  pouvoir être prêtre de la Sainte Eglise Catholique.

 

 

 

Article publié par Père François Triquet • Publié le Mardi 18 décembre 2007 • 3304 visites