Comment croire en Dieu devant l’horreur du monde, devant les guerres, les massacres, les génocides, les catastrophes naturelles, les famines, les épidémies, les maladies incurables… Pourquoi cet enfant atrocement brulé ? Pourquoi la mort de cette mère de famille ? Pourquoi ?
Comment est-il possible de concilier un Dieu d’amour et un monde de souffrance ? Pourtant, Dieu est bon et aime les Hommes. Il n’est qu’Amour et puisqu’il ne fait qu’aimer, il choisit de prendre le risque du mal en donnant aux hommes la liberté. Mais qu’en font-ils ?
Qui est responsable des guerres, des famines, des massacres, des génocides ? Qui pollue les rivières et pourrit la pluie, salit les océans, rase les forêts, rend l’eau imbuvable et les oiseaux mazoutés ? Qui a créé un monde égoïste et individualiste où l’argent règne en maître, où personne ne regarde son voisin ? Certainement pas Dieu.
A la différence des animaux, l’homme a la capacité de faire le mal, de le savoir et parfois de s’y complaire. Pire encore, il peut faire le mal inutilement, méchamment, sadiquement, sans en retirer le moindre bénéfice . On ne peut donc pas affirmer que Dieu n’existerait pas parce que le mal existe. Cela relèverait d’une fausse image d’un Dieu Père et bon? Ce Dieu d’Amour serait alors un père fouettard permettant le mal et la souffrance pour punir les hommes, regardant tout cela de loin et de haut…
Se révolter contre Dieu face au malheur est absolument normal.
Le contraire serait choquant. La prière exprime alors un cri d’abandon, un déchirement intérieur : « Pourquoi ? » Jésus a pleuré avec ceux qui pleuraient mais il a aussi guéri et réconforté. Il a lui-même souffert de manière atroce en mourant sur la croix pour une faute qu’il n’avait pas commise. Jésus ne rend pas la souffrance désirable en soi mais, lorsqu’elle survient, il fait que sorte d’elle un plus grand bien.
Oui, le mal est parfois inexplicable et arbitraire. Oui, la souffrance touche des innocents. Pourquoi ? Il n’y pas d’autres réponses que le cri et les larmes parfois.
On peut comprendre et admettre que mal, la souffrance et la mort soient incompréhensibles, ignobles et injustes pour une personne qui ne croit pas. Mais pour le chrétien, Dieu rend l’Homme capable d’intégrer la souffrance – pas de la supporter – mais de trouver en elle, avec le Christ, une espérance et une lumière au bout du tunnel. A personne il n’est demandé de chercher la souffrance ou le mal pour elles-mêmes.
En revanche, il est possible de donner un sens à celle-ci pour combattre celui-là, de croire en un Dieu à la fois bon et tout-puissant dans un monde ou existe le malheur. N’étant qu‘Amour, la toute-puissance de Dieu n’est limitée que par sa bonté. Par le Christ, tout ceci a une fin : la vie peut l’emporter sur la mort, l’espérance sur la misère.
Le mal reste un grand mystère. La réponse athée – « Dieu n’existe pas » – ne résout rien. Car si Dieu n’existait pas en raison de l’existence du mal, nous serions perdus : rien ne viendrait alors nous libérer du mal, sinon la mort. Au contraire, nous devons lutter contre le mal et soulager les souffrances.
Vient alors l’apaisement, car on ne peut vivre dans une révolte permanente contre Dieu. Vient aussi le temps de comprendre que le mal n’a pas le dernier mot.
Donner une réponse chrétienne sur l’existence de Dieu face au mystère du mal et de la souffrance, c’est illustrer cette phrase de Paul Claudel : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance ; il n’est même pas venu l’expliquer. Il est venu pour la remplir de sa présence ».
Comment rencontrer Jésus ?
- Dieu ne fait pas de nous des marionnettes soumises à l’absurdité du mal.
- Il n’est pas le spectateur indifférent, voir même cruel, de la souffrance.
- Le monde a été confié à l’homme. Il peut le détruire ou, au contraire, le faire progresser.
- L’homme peut orienter sa vie vers le bien comme vers le mal. Il peut choisir de la diriger vers les chemins de vie que Dieu montre (dans la Bible, dans notre conscience, à travers ce que dit l’Eglise) ou vers des chemins de mort si il agit en égoïste (domination, violence…).
Quand je suis au fond du gouffre,
je lève les yeux vers le haut.
Jésus, tu tends la main !
Quand mes yeux sont remplis de larmes,
je lève les yeux vers toi,
Jésus, toi qui as pleuré ton ami Lazare !
Quand je suis ravagée par la souffrance,
je lève les yeux vers la Croix.
Jésus, tu as souffert comme moi !
Quand je pense que plus rien n’est possible,
je veux croire que tu nous dis :
»Ne crains pas, je t’aime, je suis avec toi. »
Alors la paix vient enfin !