Laurence :
- Pour moi ce sont des JMJ différentes, vécues avec le staff … Je n’ai pas été en famille d’accueil, j’ai donc eu moins de contact avec les gens, mais j’ai eu quelques conversations avec certaines personnes … Elle me disait qu’il leur était très important d’accueillir des étrangers chez eux, en ex-Allemagne de l’Est. J’ai parlé avec une jeune femme qui avait 13 vans au moment de la chute du Mur de Berlin. Elle se rappelle très bien de la période communiste, du temps de la transition et de tout ce qui s’est passé durant ces 15 années depuis la chute. Elle me disait que c’est super important pour eux de s’ouvrir à d’autres réalités.
- Après j’ai parlé comme j’ai pu en anglais, un anglais balbutiant … avec une fille lituanienne qui m’avait interceptée dans l’entrée de la Nikolaï Kirche en me demandant ce qui se passait là. Nous étions en train de prier à la fin de la dernière veillée. Elle était en vacances à Leipzig et était très étonnée par l’ambiance qu’elle trouvait superficielle pendant le concert … et puis en voyant que tous ces jeunes entraient ensuite dans l’église pour prier. J’ai compris qu’il était super important durant ces 4 jours de montrer que nous sommes là au nom de la foi, dans une ville qui a une longue histoire, et une ville où il y a très peu de croyants. En l’écoutant, je me disais que c’est tellement important de manifester la fraternité à travers ce que l’on est. Cette fille me disait que beaucoup de gens rejettent Dieu … Comment témoigner, comment manifester la Présence de Dieu si on n’est pas unis ? Le Visage de Dieu c’est cette fraternité vécue entre tous ces quelques jours.
- Ces jours à Leipzig ont semé dans le cœur de ces gens quelque chose de l’unité, bien plus que ce que l’on peut s’imaginer …
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Moi par contre je suis aller en famille d’accueil, j’ai donc vécu l’accueil de manière différente : en contact avec les autochtones, nous nous rencontrions matin et soir. J’ai remarqué un souci constant de l’accueil de l’autre et du souci de son bien être, mais cela va peut être plus loin que de l’accueil. Peut être est-ce une image d’ouverture qu’ils essaient de donner. Passés le premier contact, nous ne sommes pas si différent, seulement 800 kilomètres nous séparent. Nous avons une histoire plus ou moins commune, même si nous avons été séparé pendant une cinquantaine d’année, il n’y a que quinze ans que nous sommes réunifié, ceci dit nous sentons toujours une différence du culture : j’ai rencontrer plus de personnes parlant le russe que l’anglais ou le français… C’est beau d’être si bien accueillit par des catholiques, des protestants et même des athées. Par beaucoup de gestes de détail et de petites attentions, nous sentions que nous étions attendu depuis longtemps, par exemple, l’homme chez qui je logé me demandé souvent si j’avais tout ce dont j’avais besoin, si je ne voulais pas encore un morceau de gâteau ou une tasse de café. Nous sentions cette attente de rencontre, car n’ayant d’horaire fixe la famille d’accueil veillée pour nous attendre et pour passer un moment avec nous quand nous rentrions pour établir un dialogue afin de faire plus ample connaissance. C’était sympa.
- J’ai vécu d’autres JMJ, celles de Rome et Toronto. Bien que nous ne puissions comparer un événement à un autre, et étant donné les différences culturelles des peuples rencontrés dans ces deux autres pays, je peux quand même dire que l’expérience de Leipzig était différente, ou peut-être est-ce par ce que j’ai mûri depuis ces cinq dernières années. Ma première analyse serait de dire que nous étions beaucoup plus attendus en Allemagne qu’au Canada pas exemple ou nous étions logés en famille francophone, de ce fait le contact et le dialogue étaient tout de même plus faciles. Cependant nous étions, en Allemagne, plus demandeurs de cette relation interpersonnelle qui permet de découvrir une autre culture et une autre manière de vivre sa foi au jour le jour et au sein de sa famille ou l’homme et la femme n’ont pas toujours (voire rarement) les mêmes croyances.
Michel :
- De Leipzig, je garde d’abor une image, celle du premier temps de prière entre français et allemands au Kloster (monastère) dans le choeur de l’Eglise il y avait des jeunes allemands et français, en les voyant je me disait :il y a 60 ans ces gens là se battaient… leurs parents serait-il prêt à prier ensemble. Ce moment de prière, cette image sont pour moi comme une parabole de paix, voir des allemands et des français unis par leur foi commune. C’est comme cela que l’humanité se reconstruit. Les JMJ en Allemagne, c’est un tres beau signe pour le monde : la foi est signe de réconciliation entre les peuples.
- Une deuxième chose importante des moments vecus à Leipzig : c’est la vie du Staff. J’aime beaucoup la maniere dont se vive les choses, la presence d’Anna (notre traductrice) au milieu de nous… il y a quelque chose de l’Eglise que se vit là, nous sommes tous différent. La vie du Staff est pour moi un peu un reflet de la vie de l’Eglise dans le diocèse, beaucoup plus accueillante du chemin de l’autre, de son itineraire… Je sens les JMJ portées par le diocèse.
- « Tout homme est une histoire sacrée », c’est ce que je me suis dit à travers toutes les rencontres : quand un allemand me disait : « on m’avait toujours dit que le russe serait la langue universelle »,