Christophe, nouveau diacre

Christophe Remiens ordonné diacre durant la Neuvaine du Saint Cordon, écrit aux jeunes du diocèse.

 

                                                                                             

Abandon Abandon  « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, pour que vous alliez et portiez du fruit. » (Jn 15, 16)

                                                                                             

Paris, le 25 septembre

Chers jeunes,

 

            Il m’a été proposé de vous écrire et de vous exprimer quelques réactions ou impressions après ma récente ordination diaconale, célébrée le 17 septembre dernier. Je réponds très volontiers à cette invitation. Elle me donne l’occasion de vous remercier chaleureusement pour votre présence si nombreuse ; beaucoup m’ont dit en avoir été très touché. C’est vrai, vous offriez à Saint-Géry de Valenciennes un très beau visage de l’Eglise d’aujourd’hui…

 

            La première réflexion n’est pas de moi, mais de plusieurs membres –amis, paroissiens- de l’assemblée. Ce soir-là, me confiaient-ils avec leurs mots, nous avons fait l’expérience de ce qu’est le peuple de Dieu : un mystère profond de communion où l’unité s’exprime dans la diversité, où toutes les générations –des plus petits aux aînés- et tous les états de vie –célibataires, familles, consacrés, missionnaires, diacres, prêtres- se retrouvent dans un même mouvement de foi. Je ne peux que leur donner raison : cette réalité du peuple de Dieu en communion m’a fortement marqué tandis que j’entrais dans l’église, entouré des membres de mon équipe d’accompagnement et suivi des ministres ordonnés.

 

            Je garderai très longtemps dans le silence du cœur le souvenir des rites successifs de la liturgie d’ordination : un moment d’une grande densité. Après le premier dialogue avec le père évêque, instants décisifs où les six « oui, je le veux » prononcés m’enracinèrent pour toujours sur le chemin de la prière, du célibat et de l’obéissance, la grande prière d’ordination et l’imposition des mains faisaient de moi un diacre. Uni au Christ Serviteur par grâce de l’Esprit, je serai désormais lié de chair et de cœur au peuple de Dieu qui est à Cambrai.

Je ne suis pas prêt d’oublier ce moment particulièrement fort de la prostration, accompagnée des invocations litaniques de l’assemblée présente : alors que j’offrais ma vie, mon être, j’étais comme porté par tout un peuple. Une paix profonde, un bonheur immense habitent le cœur de celui qui place toute sa confiance dans le Christ…

A jamais gravées dans le cœur et présentes à l’esprit, les paroles de cette magnifique prière sont et resteront le signe et le rappel de la mission reçue au jour de mon ordination diaconale : « Sois attentif à croire à la Parole que tu liras, à enseigner ce que tu as cru, à vivre ce que tu auras enseigné. » Ainsi que nous le rappelait notre évêque, le Père Garnier, ce programme de vocation n’est évidemment pas l’exclusive de quelques uns –qu’ils soient diacres, prêtres ou évêques-, mais l’essentiel d’une mission portée par chacun de nous, en Eglise, en réponse et en fidélité aux exigences du baptême. Une mission de prophète, de roi, de prêtre, qui nous conduit à annoncer, à vivre et à célébrer la foi que nous avons reçue.

Je repense encore au geste fort du baiser fraternel et revois les visages de ceux qui, au nom de tous leurs frères dans le diaconat, m’ont dit ce 17 septembre au soir : « Sois le bienvenu, Christophe ! ».

 

            Enfin, il y eut cette très belle procession des offrandes. Des jeunes ont alors apporté la nappe d’autel, trois bougies, plusieurs fleurs, puis bien sûr calice et patène. Je revoyais alors avec émotion quelques visages de celles et de ceux que j’ai pu accompagner un peu, depuis mon entrée au séminaire. Une procession haute en couleurs, rehaussée encore du chant « Que vive mon âme à Te louer », si souvent repris par la délégation cambrésienne à Cologne…Avec le pain et le vin, avec notre vie, c’est toute la dynamique de la pastorale des jeunes du diocèse que nous offrions ce soir-là. C’était aussi le sens des deux expressions de Cécile et de Zacharie, comme deux beaux « merci » simplement prononcés en votre nom à tous, avant l’entrée dans la grande préface eucharistique et avant de demander cette grâce de « devenir ce que nous recevons ».

           

Diacre, me voici désormais appelé à incarner, par le témoignage de ma vie, la présence agissante du Serviteur au milieu des hommes. Dans un an au moins, si Dieu le veut, je serai ordonné prêtre. Prêtre, je n’en resterai pas moins diacre car tout pasteur est d’abord serviteur. « Serviteur », tel est le sens profond du mot « ministère »…

 

Chers jeunes, qui que vous soyez, quelle que soit votre histoire, Dieu vous appelle au bonheur et veut faire de vous, là où vous êtes, des servantes et serviteurs qui témoignent de la joie de croire et de vivre à la suite du Christ Jésus. Merci de ce que vous êtes déjà en Eglise et de ce que, par Christ et avec Christ, vous voudrez bien devenir.

Je confie à votre prière mes frères séminaristes en formation à Lille ou au titre des GFU (groupes de formation universitaire) et GFO (groupes de formation en monde ouvrier); nous sommes aujourd’hui dix à nous préparer à devenir prêtre pour le diocèse de Cambrai. De  Paris où j’exerce mon nouveau ministère, tout en poursuivant un parcours d’études théologiques sur l’appel de l’Eglise, je vous envoie mes bien fraternelles salutations. Une pensée toute particulière pour ceux d’entre vous que j’ai connus en Sambre ou en Valenciennois…Bon début d’année ! Belle route avec le Seigneur !

 

 

                                                                                                                                 Christophe

 

« Ce n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus. En effet, le Dieu qui a dit : « Que des ténèbres resplendisse la lumière », est Celui qui a resplendi dans nos cœurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ. Mais ce trésor, nous le portons en des vases d’argile, pour que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de

nous." 2 Co 4,5-7

 

 

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Article publié par emmanuel canart • Publié le Lundi 26 septembre 2005 - 17h57 • 2527 visites