De retour de Dapaong

Pendant 3 semaines 20 jeunes du diocèse sont partis à Dapaong au Nord du Togo. Ils vous racontent leurs aventures...

 

 

Et toutes les photos en bas de cette page !

Dimanche 29 juillet

Nous voici de retour sur le sol Français. Nous quittons les Lyonnaises, Maud et Chloé à l'aéroport, les autres embarquant dans train et navettes pour rejoindre le nord. A Saint-Amand, les soeurs et les parents nous accueillent chaleureusement, nous pressant déjà de mille questions. Et même si la fatigue et la faim sont bien présentes, il reste difficile de se quitter et de rentrer chez soi... Il y a tant de souvenirs à raconter, à partager... et à continuer de vivre : les prières pour nos amis de Dapaong (tant de prénoms restent gravés dans nos mémoires !), la joie, l'espérance, l'attention aux plus petits. C'est notre nouvelle mission désormais : de partager tout ce que nous avons reçu là-bas, pour que ce ne soit pas perdu.

Les impressions d'Elvire :

Vendredi 27 juillet et samedi 28 juillet

CIMG1945.JPG CIMG1945.JPG   Evelyne raconte : " Aujourd'hui, nous avons visité la cathédrale et le grand marché de Ouagadougou. Les stands du marché sont plus espacés es uns des autres qu'à Dapaong. Il y a de vraies allées, on y respire plus facilement ce qui est appréciable. Cependant, nous avons constamment été sollicité par les vendeurs qui voulaient à tout prix (c'est le cas de le dire) nous vendre quelque chose. On peut leur dire qu'on n'a plus d'argent, ça ne change rien. Un seul a compris et m'a invité à venir admirer son travail sans chercher à me vendre quoi que ce soit. Il m'a expliqué comment il fabriquait chaque moule avec de la cire et de la bouse pour ensuite couler le bronze puis caser le moule pour en sortir l'objet. Il m'a expliqué aussi que sur les petits masques en bois, on mettait les signes distinctifs d'une personne pour la reconnaître par la suite quand on ne sait ni lire ni écrire. Il y a des masques en l'honneur du soleil : tout rond et d'autres qui sont à pour souhaiter la bienvenue, la bonne arrivée. Le reste de la journée nous a servi à nous reposer, à prier ou à méditer. Nous sommes à l'aéroport et à cet instant il pleut des trombes dehors et aussi un peu dedans. Une petite inondation s'annonce. L'eau se répand partout. Les employés essaient de diminuer les dégâts avec des seaux et des balais. Ce n'est pas très efficace, les seaux se remplissent plutôt vite. Nous monterons prochainement dans l'avion et le voyage sera fini. Restera dans nos mémoires et nos cœurs les sourires, les joies, les peines et la foi partagés avec les enfants, les soeurs et les habitants de Dapaong."

 

Pierre-Antoine : " Nous sommes de retour à Ouagadougou, dernières heures sur le sol Africain. L'attente à l'aéroport est l'occasion de réfléchir aux trois semaines qui viennent de s 'écouler. Si lors de notre départ nous espérions être à la hauteur des attentes de Dapaong et ses enfants, nous savons aujourd'hui que nous avons reçu bien plus que ce que nous avons pu donner.

Nous revenons avec trois films dans nos bagages. Le défi était de taille mais les enfants se sont pliés à la difficulté de l'exercice presque de manière professionnelle. Lors de notre arrivée, ils connaissaient déjà leurs répliques sur le bout des doigts. Rejouer cinq ou six fois la même scène ne les effrayés pas. La projection, le dernier jour, a été l'occasion de partager avec les autres enfants ce travail commun et de voir que nos acteurs en herbe étaient fiers de leur travail.

 

 

Aujourd'hui, nous avons visité Ouagadougou et son marché. Nous avons également croisé le Centre Burkinabé de recherche contre le paludisme. Peut être pourrons nous leur envoyer le film réalisé par les enfants et ayant pour thème le paludisme ?

 

Jeudi 26 juillet

Aujourd'hui, c'est la fête ! En effet, le départ a lieu demain (déjà !) mais avant cela, il faut jouer, chanter, danser... et remercier !

Le matin, opération nettoyage et valises. Nettoyage du lieu où nous avons passé ces trois semaines, mais aussi de la salle d'animation, de la salle du goûter... On rassemble tout ce qu'on va laisser ici. Après quelques semaines passés à Dapaong, on comprend que ce que nous pourrions parfois jeter si facilement (un vieux tee-shirt, un savon entamé...) ici servira, sera recyclé et resservira encore mille fois jusqu'aux limites de ses capacités. Alors tee-shirt, pantalons, moustiquaires, médicaments, produits de toilette sont laissés de bon coeur pour servir. On voudrait laisser tellement plus...

CIMG2010.JPG CIMG2010.JPG   L'apèrs-midi, la kermesse commence dès 15h avec différents stands répartis dans l'hopital : maquillage, chamboule-tout, courses en sac, fort Boyard... Les enfants courrent de stand en stand, les rires fusent, les bonbons sont engloutis, la joie demeure et éclate. Pendant une heure, tous les santds sont pris d'assaut par les enfants de l'orphelinat auxquels sont venus s'ajouter les enfants du quartier.

 

Vers 16h30 il faut rassembler (difficilement !) les enfants qui souhaiteraient bien continuer à jouer, mais une projection des films réalisés par certains jeunes du groupe (et notamment Guillemette, Marie-Clélie et Pierre-Antoine) a lieu. Les rires redoublent dès que les enfants se reconnaissent ou reconnaissent l'un des leurs à l'écran ! On sent leur joie d'avoir participé à de tels projets, ludiques d'une part et surtout utiles pour une prévention des comportements à risque concernant le VIH, le Paludisme et l'épilepsie. Ces films, on vous les présente enfin (même s'il reste quelques petites choses à modifier au calme :) :

 

Comme on est en Afrique, la danse aura aussi toute sa place dans la partie ! Les "Yovoyovo" ne sont pas encore aussi doués que nos petits amis Togolais, mais ça vient, ça vient ! On aimerait rester pour s'entrainer encore un peu... :)

Chacun ira aussi de son petit mot de remerciements et de discours : Soeur Marie-Stella bien sûr, Marie, Soeur Geneviève...

Cette belle après-midi festive se termine par une messe d'action de grâce au cours de laquelle le Père Emmanuel nous rappelera l'importance de vivre sa foi au-delà de tels évènements ponctuels, et de vivre aussi la joie du Christ.

Puis un repas dans la communauté des soeurs (elles vont encore danser !) clôt cette journée avant que nous retrouvions notre lit pour un départ demain matin.

Mercredi 25 juillet

Depuis le début de notre aventure à Dapaong nous croisons souvent un autre groupe de "Yovoyovo" (comprendre : Français). C'est un groupe d'Orphelins Apprentis d'Auteuil qui viennent faire un chantier international : ils construisent en binôme avec des Togolais une ferme pédagogique pour loger l'exploitant des champs appartenant à la communauté. Les jeunes OAA repartent demain, et aujourd'hui c'est donc l'inauguration du chantier et la fête ! Comme d'habitude, ce ne sont que rires, chants, danses, joie... Cela nous manquera !

Mais demain, c'est notre fête de départ à nous !!!

Mardi 24 juillet

CIMG1943.JPG CIMG1943.JPG   "La journée a débuté sur un réveil un peu difficile (nous commençons à fatiguer bien que nous ayons adopté le rythme) ! Petit-déjeuner à 7 heures, puis en route pour Yendube." raconte Elvire: "Comme presque tous les jours de la semaine, nous avons fait du soutien scolaire à des enfants de différentes classes, les miens sont en CE1 (mais niveau début CP), et sont une quinzaine. C'est souvent le moment le plus « sportif » de la journée, où l'on sort éreinté, mais en même temps fier d'avoir participé au progrès des enfants. J'ai particulièrement aimé la prise en charge des enfants ce matin, sûrement parce que nous vivons nos derniers instants avec eux."
   
"Et grâce (ou à cause) de ce matin, j'ai pu faire « tomber le masque » ; en effet je ne comprenais pas trop l'attachement des autres Français pour les enfants, attachement qui naissait dès la première semaine. Mais aujourd'hui, alors que l'aventure touche à sa fin, je me rend seulement compte à quel point certains vont me manquer et qu'il va être difficile de repartir. Ces quelques petits chouchous que l'on a tous ici et avec qui on a noué une certaine complicité m'auront marquée à jamais." poursuit-elle.

A 10h30 c'était au tour des animations, au programme : balle aux prisonniers, jeu de la tomate, et toujours et encore... du foot ! Ils aiment tant ça et sont si doués.

CIMG1987.JPG CIMG1987.JPG   "Pour le déjeuner, nous avons eu l'honneur d'accueillir Mama Rita parmi nous. Nous l'avions vu lors de la dernière réunion à Saint-Amand, elle est un peu la maman de tous les orphelins de Ste Monique." explique-t-elle. Mama Rita a en effet près de 1500 enfants ! Il y en a une centaine à l'orphelinat même, les autres sont placés dans des familles d'accueil à travers tout le Togo. Un jeune nous expliquait qu'il y a au Togo plusieurs structures qui accueillent des enfants touchés par le virus du Sida, mais que l'association de Soeur Stella était vraiment la plus sérieuses, et des enfants de tout le pays lui sont alors envoyés. Comme ils n'ont, souvent, pas de nom de famille puisqu'ils sont trouvés, orphelins, abandonnés; ils adoptent celui de Soeur Marie Stella ("Kouak"). C'est donc une religieuse qui a beaucoup d'enfants !

CIMG1983.JPG CIMG1983.JPG   "Nous avons appris beaucoup de choses quant aux malades du sida et à leurs rapports amoureux," explique aussi Elvire. En effet, Maman Rita nous raconte que parfois, les jeunes posent la question de leur avenir affectif lorsqu'ils sont touchés par la maladie : "on prend 15 médicaments par jour tous les jours, pour toujours, et pour quelle vie ? On ne pourra pas se marier, pas devenir prêtre ou religieuse, pas avoir d'enfants...". Certains pensent tout de même que lorsqu'ils seront installés avec un métier, ils pourront prendre en charge des enfants de l'orphelinat. La vie de Mama Rita est une vraie vie de Sainte et beaucoup d'entre nous sommes impressionnés par son dévouement pour ces enfants... ou plutôt "ses" enfants !

CIMG2005 CIMG2005   Elle applique véritablement cette parole d'Evangile : "Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25,40). C'est d'ailleurs presque la devise de l'association, une phrase que l'on retrouve souvent sur ses murs, et dans la chapelle de l'orphelinat Ste Monique. Mama Rita explique encore que sans la prière, beaucoup d'enfants se seraient déjà effondrés.

 

IMG_2325.JPG IMG_2325.JPG   "L'après-midi, le Père Emmanuel a eu une super idée de jeu. Nous étions 5 animateurs avec chacun un instrument musical différent (flûte, djembé, guitare, casseroles, sifflet) et nous devions tous nous répartir dans l'enceinte de l'hôpital. Cinq équipes d'enfants ont du nous retrouver au son de notre instrument, puis nous courir après pour obtenir notre propre signature, chaque équipe ayant un papier avec écrit l'ordre dans lequel ils doivent nous retrouver pour obtenir leur 5 signatures !" poursuit Elvire.


"Ca nous a tous défoulé, et même le temps s'y est mis ! Le ciel a brusquement viré au noir et une subite tempête a commencé. Personnellement, j'ai trouvé cela impressionnant et assez inquiétant, de voir tous les enfants cesser leurs activités et disparaitre en courant, la pluie diluvienne nous prenant de cours." explique encore Elvire. Et c'est vrai que dès qu'on leur dit que la pluie arrive, ils déguerpissent tous pour rentrer se mettre à l'abri.

Certains jeunes ont aussi profité de cette après-midi écourtée par la pluie pour donner leur sang. Le matériel est stérile et à usage unique, il n'y a donc aucun risque. Et les soeurs ont expliqué qu'un dong du sang, cela pouvait sauver parfois jusqu'à 5 vies, un seul don !

Le montage des clips vidéos continue aussi, pour que tout soit prêt pour la fête de jeudi. On sent que le départ approche en préparant toutes ces festivités de fin de séjour...

 

 

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Quelques témoignages de jeunes :

 

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Lundi 23 juillet


CIMG1956.JPG CIMG1956.JPG   Aujourd'hui, Aymeric raconte sa journée : "Notre dernière semaine à l'hôpital débuta comme a son habitude par le soutien scolaire aux enfants. Une jeune lycéenne est dans le groupe des 4e/3e que je suis depuis le début de notre séjour. Etant donné qu' elle va rentrer en première à la rentrée, le programme n'est pas toujours adapté pour elle et s'ennuie souvent. Contrairement aux autres jours nous étions deux pour faire le soutien en maths et j 'ai donc décidé de travailler d'avantage avec elle, plutôt qu'avec le reste du groupe. Ce soutien individuel permet de déceler plus facilement les difficultés rencontrés et ainsi de faire les exercices nécessaires, ce qui n'est pas toujours le cas lorsque l'on s'occupe de 5, 6 élèves voir plus. De plus, les progrès se font ressentir beaucoup plus vite et on s 'aperçoit directement que notre aide ne leur ai pas inutile comme on aurait pu le croire les premiers jours de notre intervention." explique-t-il.  "Demain quelque chose de tout nouveau me sera proposé, puisse que je m'occuperais des enfants pas encore scolarisé et ceux de CP, où les difficultés sont encore plus grande pour capter leur attention et également leur apprendre des choses essentielles qu'ils n'ont pas encore abordé comme les couleurs, les nombres … "

 


    "Apres une fin de matinée  avec les différentes animation pour les enfants, nous avons répété puis filmé le flashmob que nous préparons depuis déjà plusieurs jours. Connaissant leur plaisir à danser et bouger au rythme Africain, l’après midi se déroula parfaitement bien et les enfants furent heureux de pouvoir danser devant une camera. Des jeunes Français, et Togolais portaient des lettres sur leur maillot pour former le mot « ESPERANCE » qui est en lien direct avec le message porté par les sœurs." raconte Aymeric. Le résultat, vous le verrez dans quelques jours après le montage de la vidéo !C'est vrai que ce moment de partage par la danse était très festif et très beau ! Nous avons d'ailleurs continué ensuite avec d'autre danses :

 


CIMG1978.JPG CIMG1978.JPG   En fin d'après midi, nous avons rencontré l'évêque de Dapaong dont nous avions déjà beaucoup entendu parlé par Monseigneur Garnier et également par les Togolais eux-mêmes. Durant notre échange, chaque jeunes Français a évoqué les moments marquants des deux premières semaines, et le bilan fut simple, et beau : la joie des enfants, l’accueil reçu par le peuple Togolais, la présence très importante de la foi dans la société et dans chaque petit moment de la vie quotidienne, le temps qui est pris pour chacun, pour discuter et échanger mais également la misère et la maladie nous ont tous et toutes marqué. L'évêque est de nombreuses fois intervenu et une parole m'a plus particulièrement touché : «  Si Dieu est avec toi, qui est contre toi ? ».

 

Le trajet en voiture aussi était assez drôle, entassés à 12 dans le véhicule !!


    Pour clôturer cette journée riche d’enseignements et de souvenirs, nous avons partagé un petit apéro avec la communauté des sœurs, et comme a chaque rencontre avec les Togolais, celle ci se termina par des chants et des danses avec les sœurs, preuves une nouvelle fois de l’accueil chaleureux que nous recevons ici." conclut Aymeric. Et preuve en image !!! :

 

Dimanche 22 juillet

CIMG1939.JPG CIMG1939.JPG   "Aujourd'hui, nous entamons le dernier dimanche de notre séjour, c'est pourquoi nous avons décider d'assister à la messe à la cathédrale de Dapaong." explique Aurélie. "Nous avions eu l'écho quelques jours avant à l'hôpital qu'une messe à la cathédrale présidée par l'Evêque pouvait durer jusqu'à 4 heures mais finalement la messe était présidée par un prêtre de la paroisse. Mais ce dernier nous a quand même dit au début de la célébration qu'elle serait longue. De plus, l'évangile du jour se finissait par « alors, il se mit à les instruire longuement ». Au final, l'homélie fut courte et la messe ne dura « que » 2 heures, ce qui est déjà énorme pour nous en France. Cette célébration fut très belle et dynamique."
   
   Aurélie poursuit : "A l'issue de l'eucharistie, certains d'entre nous rencontrèrent de jeunes étudiants Togolais réunis chez les sœurs des Serviteurs de l'Evangile. Nous avons été très bien accueillis, tout d'abord en chantant et dansant avec eux puis en partageant un petit verre autour d'un thème principal : le système éducatif togolais. A travers nos discussions, nous, Français, avons pris conscience des nombreuses différences au point de vue social et politique du sujet, mais également des difficultés rencontrées par ces jeunes, qu'ils soient lycéens ou étudiants. Avant de se quitter, nous leur avons demandé où ils trouvaient leur force pour ne pas se décourager face aux difficultés ? Et l'un a répondu qu'ils la trouvaient dans la prière, l'optimisme, mais aussi dans l'expérience des grands frères passés par là avant eux ( tous les jeunes appartenant à cette même communauté se disent frères et sœurs ). Finalement, nous avons tous apprécié cet échange qui s'est fait dans la joie et la fraternité." conclut Aurélie.

Aurélie explique encore : "Pour finir notre journée, nous sommes allés à la messe à Sainte Monique où nous avons pu assister à l'arrivée de Mama Rita qui a été très touchante car tous les enfants se sont précipités chaleureusement autour de la voiture en chantant : « bonne arrivée Mama !!!!!!! ».

Ce fut une très bonne journée !!!! conclut donc Aurélie.
   

Samedi 21 juillet

CIMG1928 CIMG1928   "Aujourd'hui c'est journée libre, chacun en profite pour se reposer, faire sa lessive, partir visiter différents lieux" explique Astrid.


Notre petite équipe est d'abord passée rendre visite à nos couturières favorites, celles de l'association Vivre dans l'Espérance (de Soeur Marie-Stella). Elles ont terminé de coudre nos tenues de fêtes : des modèles différents (pantalon, chemise, robe, débardeur, etc) mais tous tirés du même même pagne. C'est de la haute couture ! Ces jeunes apprenties sont vraiment douées. A leur demande nous mettrons tous ces tenues demain pour la messe dominicale de la cathédrale ! Comme de coutume en Afrique, on met ses plus beaux habits pour la messe !

 

Astrid sait même porter les sacs comme les Africaines ! L'inculturation se fait de plus en plus forte !!!


"Ensuite nous partons sur le marché rejoindre Agustin : 12 ans, du lundi au vendredi, il vient aux animations avec nous, et le week-end il vend sur le marché pour sa tante. Il nous attendait ! Grand sourire en nous voyant arriver, il nous dit bonjour tout en portant sur la tête son petit magasin : un grand plateau en métal recouvert de petits sacs d'épices de toutes sortes, à 25 francs CFA la pièce. En nous guidant à travers les rues, il répond timidement et simplement aux questions que nous lui posons. C'est comme cela que nous apprenons que chaque journée de marché lui rapporte entre 200 et 500 francs CFA (soit entre 30 et 70 centimes d'euros), et que les jours ou il ne vend pas beaucoup, il ne mange pas. Nous cherchons à rendre ce moment heureux pour lui. C'est ainsi qu'Emmanuel, attrapant son plateau d'épices, se met à accoster les personnes pour leur vendre. La majorité des personnes réagissent avec humour, un attroupement de curieux se forment autour de cet étrange phénomène : normalement ici on vend aux blancs, mais là c'est un blanc qui prend le rôle du petit vendeur de rue !! Emmanuel en rajoute : « Madame, ces piments viennent spécialement de Paris pour vous ! Monsieur vous n'avez plus de sel à la maison, en voici pour vous ! » Le petit Augustin rit aux éclats ! Et nous aussi !! Au final, nous aurons vendu 4 petits sachets.


Il est midi, notre guide nous raccompagne à la maison. Nous lui proposons de lui acheter une assiette de riz pour qu'il mange. Il refuse au début puis accepte, après notre insistance. Arrivés à bon port, nous lui achetons des épices et le laissons repartir souriant vers le marché.
A la maison, maman Cathy reçoit les épices avec joie : elle sait si bien les cuisiner, nous le constatons à chaque repas ! Après 10 minutes Agustin est de nouveau là frappant à la porte... Il est revenu parce qu'il pensait que nous nous étions trompés et que nous lui avions donné de trop d'argent. Non, le compte était bon ! Ce jeune nous étonne vraiment ! Il nous laisse aujourd'hui un beau témoignage de joie, de transparence et de noblesse de cœur."

Vendredi 20 juillet

IMG_1384.JPG IMG_1384.JPG   Aujourd'hui une triste nouvelle nous est arrivée : Angèle, une jeune Togolaise handicapée est décédée dans la nuit. "Lors de cette matinée nous étions quelques un à nous recueillir auprès de la famille d'Angèle. Un temps de discussion et de prière fut partagé en l'hommage de cette jeune femme qui participait aux animations de l'hôpital." raconte Sophie. Cette rencontre avec la famille était très poignante, très émouvante. L'écoute de la "Yaya", la grand-mère et son écoute des paroles du Père Emmanuel étaient trés respectueuses.

    "Je suis ensuite partie en brousse avec Honoré, nous avons essayé d'entrer en contact avec un jeune qui suit une formation de couturier." raconte Sophie. "Il n'était pas présent sur son lieu de travail, il n'est pas venu depuis 1 mois. Honoré devrait prochainement le rencontrer pour échanger avec lui sur l'importance de travailler pour subvenir à ces besoins.

IMG_3041.JPG IMG_3041.JPG   Suite à cette première visite nous avons été dans une autre famille, dont la fille a fugué la veille. Nous avons rendu visite à son petit ami, chez qui elle était bien présente. Honoré lui a conseillé de rentrer chez elle pour poursuivre ses études, étant donné qu'elle avait suggéré de les arrêter pour mener une vie de famille. Or, à 14 ans et sans diplôme, comment subvenir aux besoins d'une famille?

    Pour clôturer cette matinée, je me suis rendue sur le tournage vidéo du paludisme. J'étais ravie de participer aux séquences vidéo et de voir l'investissement à la fois des enfants et de l'équipe de tournage sur ce projet."

 

 


    En début de soirée, nous nous sommes rassemblés pour un temps d'enseignement et de réflexion suivi d'une prière avec les chants de Taizé. "J'ai bien aimé ce moment de partage et de convivialité avec nos amis les Togolais." conclut Sophie. Cela nous permet vraiment de se comprendre et de se connaitre mutuellement.

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A mi-parcours, quelques jeunes donnent leurs impressions aussi par vidéo :

 

Jeudi 19 juillet

Toute cette nuit, et ce matin, nous avons l'impression d'être de retour dans le Nord... pourquoi ? nous expérimentons la vraie "drache" africaine ! Une pluie battante qui transforme les rues en torrents, et qui ne s'arrête plus... Toute la vie à Dapaong elle par contre s'arrête ! Et c'est une grasse matinée innatendue mais opportune qui occupe donc notre matinée. Repos, lessive, discussions... de quoi se détendre un peu avant de reprendre les activités demain, si la pluie s'arrête !

Ou même plus tôt que ça ! Vers midi, le soleil réapparait et c'est impressionnant comme tout se met à sécher très vite. Nous pouvons donc reprendre les activités, à commencer par la répétition du flashmob, si si on va finir par y arriver...

Parrallèlement, les tournages continuent.

On commence à réellement connaitre les enfants et à établir des relations plus individualisées avec eux. Ce n'est plus seulement un groupe que l'on prend en charge, c'est Blaise, Dieudonné, Daniel, Epiphanie, Bertille, Charlotte, Clarisse... " raconte Marie.

IMG_2132 IMG_2132   Ce que l'on retiendra surtout de cette journée c'est le soir. Nous avons invité Honoré, qui travaille à l'association et s'occupe des enfants toute l'année, donnant toute sa vie, tout son temps pour eux. Il nous a raconté sa vie et son témoignage est véritablement poignant. Auteur-compositeur, Honoré partage aussi à travers ses chansons la difficulté parfois de la vie au Togo, l'existence vraie du Sida, les idées persistantes de la place de la femme... On vous laisse l'écouter :

 

 

 

 

 

 

Mercredi 18 juillet

IMG_1928.JPG IMG_1928.JPG   "Aujourd'hui, mercredi 18 Juillet, arrivés à la moitié de notre périple, nous avons eu une journée de  « répit »: Nous sommes partis en brousse, à Korbongou, à 20 minutes de Dapaong." raconte Elvire. Le matin nous avons été chaleureusement accueillis chez les sœurs hospitalières du centre de santé pédiatrique du village qui nous ont fait gouter le jus de bissap. Nous avons fait la connaissance de sœur Yaya qui est une sœur « yovo-yovo » (=blanche) de 89 ans !!

 

DSC02520 DSC02520   C'était intéressant de l'écouter nous raconter tout ce qu'elle a vécu, ses ressentis lors de son arrivée au Togo en 1975, date de la fondation du centre de Korbongou qui a d'abord été crée pour faire de la prévention pour la vaccination, l'hygiène et l'entretien des maisons.

Avant que les routes n'aient été refaites, elle nous a expliqué que pendant des dizaines d'années il n'y avait pas d'électricité, elles étaient seules, il n'y avait quasiment pas de maisons aux alentours. Les conditions étaient extrêmes. Il y avait davantage de sœurs blanches que noires, maintenant c'est l'inverse !

 

Dans les mentalités africaines, le sida est lié à la mauvaise vie, c'est la conséquence d'une vie mal menée. Néanmoins, les enfants nés avec le VIH sont aussi rejetés. Et Dieu est souvent la cause de tout... du malheur comme du bonheur.

IMG_3068.JPG IMG_3068.JPG  D'autres infos nous ont été données : tout d'abord, l'Etat prend en charge la vaccination, ce qui est une bonne chose vu le niveau de richesse du pays et la nécessité de ces vaccins qui sont d'ailleurs obligatoires (BCG, Hépatites, Rougeole, Fièvre jaune et Méningite pour certaines zones). C'est en 2001 que les examens sur les enfants atteints du sida ont été approfondis, on a commencé l'hospitalisation.

 

IMG_3133.JPG IMG_3133.JPG   Après ce moment d'échange, nous avons été répartis en deux groupes pour aller visiter les locaux du centre, très intéressant mais nous étions tous épuisés durant la matinée, la chaleur était particulièrement écrasante. De ce fait, nous avons tous pu faire une grosse sieste sur des nattes, façon africaine, après un bon repas préparé par les sœurs.


A 15 heures, on est reparti, en brousse cette fois ci. Nous avons fait la connaissance de plusieurs familles, de leurs cases, de leurs cultures, et nous avons distribué des bonbons aux enfants qui ne nous lâchaient plus de l'après-midi ! Ce qui fait que nous sommes rentrés avec la moitié du village à nos trousses !

Nous avons fini la journée en passant une soirée avec des jeunes togolais, nous leur avons posé quelques questions sur leur mode de vie, ce qu'ils aimeraient changé dans leur pays etc...

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"Nous sommes impressionnés aussi par l'importance de la foi et de la religion en Afrique, et remettons beaucoup en cause l'individualisme et l'indépendantisme européen." raconte Marie. N'est-il pas plus "vrai" de comprendre que l'on ne peut pas tout réaliser à la force de ses bras, mais que l'on a parfois besoin de s'en remettre à quelqu'un de plus grand que nous ? Et qui sinon Dieu peut vraiment nous comprendre et nous consoler ? Les Togolais racontent aussi que face à la solitude et au découragement, l'adoration est leur premier secours... Quelle leçon pour nous !"


Puis nous avons fait un  jeu, le « times up » avec eux, il fallait mimer des objets, des personnes célèbres... Nous avons beaucoup ri, et nous avons pu nouer des liens plus ressérés avec certains. Bref, c'est une très bonne journée qui s'est fini sur une très bonne soirée. " conclut Elvire.  

Mardi 17 Juillet

"Nous réalisons aujourd'hui que la moitié du séjour s'est déjà écoulé... Nous ne voulons surtout pas penser au jour où nous devrons quitter les enfants, leur gaité, et surtout un pays ou les gens sont si accueillants !" introduit Elsa.

IMG_2024.JPG IMG_2024.JPG   Aujourd'hui, de nombreuses choses inhabituelles se sont passées ! Elsa, Philippine et Charlotte sont retournées aux champs, pour découvrir la manière Togolaise de cultiver : "Après la visite de l'exploitation agricole hier, nous participons activement aujourd'hui aux activités agricoles, et plus précisément aux semis de maïs et soja, accompagnées des enfants de l'orphelinat. Méthode traditionnelle ! 3 heures et beaucoup de petites mains pour faire moins d'un hectare ! Ambiance garantie par des chants mobas, quelques blagues et une grande solidarité entre tous les travailleurs !" raconte Elsa.

IMG_2075.JPG IMG_2075.JPG   Pour les autres, la matinée se poursuit avec le soutien scolaire et l'animation : "Ce matin, nous attendent comme d'habitude les enfants pour le soutien scolaire. Le suivi est plus ou moins facile selon les groupes et les classes, car les enfants doivent toujours être mobilisés, sollicités, encouragés... Nos principales difficultés sont l'hétérogénéité du niveau des élèves, le manque de matériel (il n'y a pas d'ardoise pour tous les enfants), ou encore le grand nombre d'enfants... " raconte Maud.

 

IMG_3034.JPG IMG_3034.JPG   Chloé et Maud sont allées rendre visite, dans le cadre du centre de santé mentale, à des familles de villages éloignés, dépassant même la frontière ! Maud explique : "Cet après-midi, j'ai eu la chance de partir en brousse pour faire de la prévention en santé mentale dans un village à plus de 30km de Dapaong. Nous sommes deux à être parties avec Innocent, infirmier, et avec Yao, chauffeur. C'est la première visite de l'équipe de santé mentale dans ce village, dont deux personnes sont déjà suivies au centre. La Soeur Christine, infirmière et directrice du centre, nous a prévenus : nous partons à l'aventure, car elle ne sait pas si la personne contact du village sera là... Quelle aventure en effet ! Déjà la localisation du village est peu précise, aussi nous arrêtons les gens sur la route pour leur demander notre chemin. Tous s'arrêtent pour nous répondre, sauf un monsieur en vélo qui a filé vite vite quand il nous a vus (nous pensons qu'il transportait du matériel interdit et qu'il a cru que nous voulions l'arrêter !). La route est longue sur ces chemins de terre, cabossés et creusés par le temps... et un effondrement de chaussée nous oblige à faire un grand détour. Plus d'une heure ¾ après notre départ, un nouvel obstacle nous attend à un petit poste de frontière avec le Ghana (3 douaniers en uniformes et en moto), placé à 100 mètres avant le village auquel nous nous rendons. Nous sommes obligés de nous arrêter et de confier un de nos passeports au douanier (qui est dans l'illégalité d'après la loi de libre circulation entre le Togo et le Ghana dans cette région). Il ne vaut mieux pas contredire le douanier, mais nous craignons de ne jamais revoir ce fameux passeport, même si Innocent nous rassure. Une fois arrivés dans le village, nouvelle surprise : notre contact est parti pour quelques jours... Nous décidons cependant d'aller rencontrer les membres du village, ainsi que les deux femmes suivies par le centre. Nous sommes accueillis et remerciés pour avoir fait le voyage jusqu'à eux. Nous, les deux françaises, suscitons l'intérêt des enfants et des adultes, qui poussent les plus petits à venir nous serrer la main, le regard ébahi... Innocent et Yao en profitent pour se présenter auprès des membres du village, reprogrammer le rendez-vous d'une des deux femmes qui n'est pas venue à son dernier rendez-vous, et rappeler l'importance de la prise régulière du traitement. A la fin de la rencontre, les infirmiers nous encouragent à prendre des photos des enfants et des familles, enchantés ensuite de se voir en photo sur nos appareils. Les hommes du village nous remercient à nouveau pour notre visite et pour l'intérêt que nous leur manifestons, et aussi nous offrent-ils un coq ! Nous voilà donc repartis avec un coq à la main, le passeport heureusement récupéré dans l'autre, et la volaille a fait sensation à notre retour à la maison ce soir... !! Heureusement, Mama Cathé qui nous prépare à manger sait comment préparer ce coq...

En conclusion, une expérience inoubliable, qui nous montre tout l'intérêt de la prévention de la santé mentale dans ces villages reculés. Depuis que deux personnes de ce village viennent au centre, d'autres personnes des villages alentours viennent également. Par contre, la distance que nous avons  parcourue en 1heure en voiture pour le retour (sans détour cette fois-ci), est parcourue par ces villageois généralement à pieds, ou éventuellement en vélo, avec des personnes malades. Une fois de plus, nous réalisons l'ampleur des difficultés auxquels sont heurtés les habitants dans l'accès à la santé et aux soins. "

 

CIMG1859.JPG CIMG1859.JPG   D'autres se sont occupées de monter un "flashmob" qui servira de générique pour les films. La musique et la chorégraphie étaient faciles à trouver, car il semble y avoir ici une musique que tout le monde connait et que tout le monde sait danser : "la danse des soldats" de Toofan. Mais un flashmob avec des enfants de tous les âges, ce n'est pas forcément évident ! Heureusement que Jean-Paul II (si si !) nous remontre les gestes à danser.

 

 

Quant à Marie-Clélie, Pierre-Antoine et Guillemette, ils sont lancés à fond dans le tournage avec les enfants de l'orphelinat ! Ils vous racontent...

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"Depuis lundi, nous avons pu commencé à tourner avec les enfants. Lundi matin, nous avons rassemblé les enfants du groupe concerné par le film sur l'épilepsie. Après avoir rejoint les locaux de  l'association Vivre dans l'espérance, nous avons monté les décors nécessaires au film. Les enfants prêts, l'équipe technique aussi, nous commençons à tourner … Scène 1 prise 1, Action !

 

La matinée s'est déroulée très rapidement, nous nous sommes retrouvés l'après-midi, un peu plus tôt qu'à l'habitude pour pouvoir finir le tournage du film sur l'épilepsie à la fin de la journée.
Bilan de ce premier tournage : très bon déroulement, les enfants très motivés et contents de participer à cet atelier audiovisuel.

IMG_2081.JPG IMG_2081.JPG   mardi, le tournage continue et nous nous occupons aujourd'hui de réaliser le film sur le VIH. Nous partons le matin chez l'habitant, dans une case, un peu plus loin de l'hôpital. Certains rejoignent le lieu de tournage à pieds et d'autres ont la chance de s'y rendre à mobylette. La matinée s'est à nouveau déroulée très (trop) rapidement, si bien que nous avons oublié de tourner la dernière séquence du film dans la case ; nous y retournons en fin d'après-midi pour achever le tournage du film. Celui-ci nécessitant plusieurs décors, il nous a pris un peu plus de temps que celui sur l'épilepsie. Ainsi, nous avons dû mener l'après-midi dans l'empressement et évidemment un certain stress. Les enfants ont néanmoins bien profité de ce moment ; certains étaient d'ailleurs déguisés, ce qui les a beaucoup amusé. Par exemple, une des filles, Jacqueline, jouait le rôle de Soeur Marie Stella, elle portait donc un habit de religieuse tout le long de la journée et les autres sans la reconnaître finissait par l'appeler « ma soeur ».
En somme, une bonne journée de tournage, achevée comme nous l'avions prévu malgré la fatigue et l'empressement." raconte Guillemette.

 

Lundi 16 Juillet


IMG_1466.JPG IMG_1466.JPG   C'est Aymeric qui nous raconte ce premier jour de la seconde semaine: "Après une première semaine riche en rencontres, partages et émotions diverses, nous entamons la deuxième semaine sur les mêmes bases et nous commençons à prendre chacun nos petites habitudes.
    La matinée a commencé par le soutien scolaire aux enfants de 4e et de 3e. Les progrès peu visibles la première semaine se font davantage sentir. Les enfants se sentent intéressés par les exercices proposés et la motivation de certains nous encourage dans la suite de notre séjour. Cependant les difficultés sont présentes pour expliquer le plus simplement possible les notions parfois différentes de celles acquises par les élèves français au même niveau d'étude. Soeur Marie Stella nous dit que ce soutien scolaire leur est très bénéfique à l'issue des trois semaines, et malgré mes quelques doutes de la semaine dernière, l'avenir semble prometteur pour tous ces jeunes qui, contrairement à une bonne majorité des élèves français, aiment aller à l'école et travailler leurs lacunes pendant les vacances scolaires.
    Les grandes animations d'extérieur et activités manuelles ont remplis le restant de cette journée avec les enfants, également marquée, il faut le préciser par une baisse des températures très agréable pour nous français, mais pas pour nos amis Togolais qui pour certain portent un pull alors que le thermomètre affiche pas moins de 25 degrés.
    Pour clôturer cette journée, nous avons eu la chance de partager avec le Père Daniel, Curé de la paroisse Sainte Monique, paroisse où nous sommes accueillis. Dans un premier temps, il se présenta brièvement avant de nous apprendre la vie dans le diocèse de Dapaong, et les axes de développement de celui ci, qui sont : la santé des enfants, l'éducation des enfants et pour finir, l’évangélisation de la population. Nous avons fini ce temps de partage avec des petites questions de notre groupe. Le Père Daniel répond comme à son habitude avec humour et en nous racontant quelques anecdotes.

Une chose marqua davantage le groupe : à Dapaong, l'imam : responsable du culte musulman et l'évêque, son homologue catholique, sont tellement proches qu'ils se disent jumeaux. Une telle relation est rare dans nos pays occidentaux mais également dans le reste du pays. Cette entente et ce respect mutuel sont propres aux deux hommes prônant pour une relation pacifique entre les différentes religion. Dans un monde bercé par les guerres parfois entre religion leur relation est un exemple. Pour finir notre entretien, le Père Daniel reprit les mots de Jean Paul II lorsque nous lui demandions quelques conseils dans notre vie de jeune chrétien : « N'ayez pas peur ».

La journée s'achève par une rencontre plus officielle pour soeur Edith, soeur Marie-Stella, Marie, Astrid et le père Emmanuel qui se rendent à l'évêché rencontrer son Excellence, Monseigneur Jacques NYILUNDA , évêque de Dapaong.

"ce qui aurait pu n'être qu'une rencontre protocolaire et peu guindée, explique le père Emmanuel, s'est transformée en délicieuse soirée !"

CIMG1876 CIMG1876   " Celui qui vient du diocèse de Cambrai est ici chez lui, affirme Monseigneur Jacques ! Quand un cambrésien vient, c'est Monseigneur Garnier qui vient !" Les deux évêques de Dapaong et de Cambrai se connaissent depuis de nombreuses années et s'estiment beaucoup. Soeur Edith évoque tous les camps vécus ici et les liens fidèles qui unissent depuis de nombreuses années Dapaong et Cambrai et leurs évêques.

Monseigneur François Garnier se souvient d'ailleurs qu'il y a quelques mois, alors qu'il représentait les évêques de France à la rencontre des évêques de la Conférence Épiscopale Régionale de l'Afrique de l'Ouest , en Côte d'Ivoire, monseigneur Jacques a perdu avec tristesse son anneau épiscopal. Avant le repas, le père Emmanuel lui remet un anneau épiscopal offert par l'archevêque de Cambrai. L'instant est émouvant et l'on sent mieux le lien qui unit tous les évêques du monde.

On sent également la gratitude de Monseigneur Jacques Nyilunda pour ce qu'ont fait les soeurs Augustines de Saint Amand-les-Eaux depuis près de 50 ans.

Le repas qui suit est émaillé d'histoires, de blagues et de petites pointes d'humour de Monseigneur Jacques qui, toujours subtile et fin, ne manque pas une occasion de taquiner soeur Marie-Stella, sa fille spirituelle !

Dimanche 15 juillet

IMG_2806 IMG_2806  "Dur dur le réveil ce matin pour la messe à 7h. Mais heureusement, c'était pour une très belle messe bien vivante. L'église était grande et pleine. Le credo m'a touché ; c'est émouvant de voir que tous, aussi différents qu'on soit, nous avons la même foi." raconte Evelyne. En effet, le dimanche ici a toute sa place, l'église est remplie, les gens ont mis leurs "costumes du dimanche" : boubous et pagnes de toutes les couleurs sont de sortie ! La messe est animée par des jeunes, vivante, chantante... à l'image du peuple Togolais !

 

 IMG_1905.JPG IMG_1905.JPG  Après la messe, "nous avons eu la chance de pouvoir manger des frites ce midi au restaurant. Nous y sommes allés en moto (2 par moto + le conducteur). Beaucoup d'émotions pour tout le monde." explique Evelyne. Nous avons en effet profité du restaurant "Princesse", pour que le dimanche soit un vrai dimanche. Et comme celui-ci est un peu éloigné de notre maison, il a fallu prendre des taxi-motos, et quand on n'a pas l'habitude...

 

 

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IMG_2501.JPG IMG_2501.JPG   Evelyne poursuit sa journée : "Certains d'entre nous avons profité de l'après-midi pour nous promener sur la petite montagne voisine. Une fois en haut, on peut voir tout Dapaong et même au delà. On y voit le barrage de Daloac et de la savane à perte de vue. Je n'ai, je crois, jamais vu aussi loin. Hier et aujourd'hui étaient les jours de lessives et le linge séchant envahit nos chambres. L'ambiance est bonne entre nous, on commence à mieux se connaître et à plus s'apprécier. Nous avons appris qu'une chaleur écrasante promettait une bonne et violente pluie, ça nous aidera surement à supporter la prochaine."

IMG_1975.JPG IMG_1975.JPG   Le soir, à l'orphelinat Sainte Monique, a lieu un temps d'adoration. C'est épatant de voir les enfants rester 30 minutes à genoux devant le Saint Sacrement. Au début de la célébration, chacun a écrit sur un petit papier une souffrance difficile à porter. Au milieu de la célébration, les enfants (et les adultes !) sont venus déposer leurs papiers dans une corbeille devant Jésus. Et à la fin de la célébration, nous sommes sortis en processions et avons allumé un feu pour brûler toutes nos souffrances. Le recueillement de l'adoration a alors laissé place à des chants de fête et de joie, et chacun a pu vivre cette phrase de l'Evangile de Matthieu : "En ce temps-là, Jésus prit la parole: "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos."

Samedi 14 juillet

Aujourd'hui c'est la fête nationale Française, et les Togolais semblent avoir à coeur que nous fêtions cette fête ! Mais le matin, tout d'abord, c'est repos ou découverte... Le week-end il n'y a pas de prise en charge des enfants...

CIMG1856.JPG CIMG1856.JPG   Marie-Clélie raconte sa ballade du matin à travers les cimetières et le marché : "Daniel, jeune garçon de 10 ans veut nous montrer les deux cimetières de Dapaong : l'un pour les Chrétiens confirmés et l'autre pour les non confirmés. Nous avons profité du temps libre pour nous y rendre. « Ca c'est le premier cimetière » : il n'y a pourtant qu'un champ de maïs devant moi... On enterre ceux qui ne sont pas baptisés entre les épis de maïs. Les autres sont enterrés derrière les clôtures.

 

IMG_2595.JPG IMG_2595.JPG   Deuxième étape, direction le marché. Pneus, vélos, produits fabriqués au Nigéria, tissus, toutes sortes d'habits, de claquettes, des pièces électriques récupérées, des énormes bassines, du dtiapalo (c'est la boisson locale) ; du poisson dont l'odeur se mélange à celle de la viande crue exposée au soleil. Les médicaments en vrac se trouvent à côté de l'huile à moteur, des épices à côté des poules et des têtes de chèvres coupées..."

 

IMG_1967.JPG IMG_1967.JPG   L'après-midi, tout le groupe se dirige  vers le barrage de Daloac, ancienne réserve d'éléphants, de gazelles et de lions. "Un vrai paysage caractéristique de l'Afrique qui aurait pu être repris dans Ushuïa." nous dit Marie-Clélie.

 

 

 

Le soir, la fête du 14 Juillet préparée par les grands enfants de l'orphelinat Sainte Monique. Il y avait même du champagne Togolais ! Astrid a même essayé de danser comme les Africains... Elle y est presque !!!

"Et quelle fête !" raconte Marie-Clélie. " Après les quelques mots de Soeur Marie Stella, la soirée nous réservait une pluie torrentielle accompagnée d'une coupure d’électricité. Seuls les éclairs traçaient notre chemin et les coups de tonnerre se faisaient entendre très peu de temps après. Notre marche s’est accélérée, les chants recouvraient le bruit de la pluie frappant le sol."

 

Vendredi 13 juillet

CIMG1835.JPG CIMG1835.JPG   Ca a beau être "vendredi 13", tout s'est très bien passé aujourd'hui encore !!! Le soutien scolaire est parfois difficile avec les plus petits, mais on se rend compte déjà du progrès qu'ils font, petit à petit, jour après jour. On comprend aussi qu'ils ne doivent pas avoir l'habitude d'avoir des professeurs particuliers qui les aident individuellement à comprendre les maths, le français, la géographie... bref, on est heureux de se sentir utiles !

Les soeurs de Dqpqong nous le disent aussi : "Après que le groupe des Français soient passé, on sent vraiment une différence chez les enfants qui ont plus de facilité à travailler et à comprendre. Mais au cours de l'année, ils reperdent parfois ce qu'ils ont appris, et c'est important donc que chaque année il y ait un groupe qui vienne pour leur réapprendre."

Astrid, le Père Emmanuel et Marie sont aussi allés rencontrer le Père Daniel, curé de la paroisse Ste Monique. Celui-ci leur a expliqué les différences et les relations entre les différentes religions au Togo... Un échange tellement riche, qu'ils l'ont invité à venir rencontrer les jeunes lundi prochain.

L'après-midi s'est déroulée au milieu des jeux...

Le soir, un temps plus spirituel a réuni quelques grands jeunes Togolais et le groupe des Français pour un enseignement, un temps de prière Taizé et pour ceux qui le souhaitaient (presque tous, en fait !), un temps d'échanges plus informel. Des questions fusent de partout, dans les deux sens : politique, religion, bioéthique, économie... Les Togolais sont très étonnés de la recherche en Europe qui essaie de créer la vie, de maitriser la mort... : "Ils prennent la place de Dieu, ce n'est pas bon". De notre côté, on est touchés par leur humilité face à de telles questions, de leur respect beaucoup plus fort face à ces questions.

Sophie raconte : " En début de soirée, nous avons déposé des bougies autour de la cour, créant une ambiance chaleureuse et conviviale pour l'accueil des jeunes Togolais. Ensemble nous avons participé à un temps d'enseignement, suivi de prières et de chants de Taizé. En deuxième partie de soirée, nous avons échangé sur nos mode de vie et nos cultures différents. Je me suis entretenue avec un jeune de 17 ans nommé Michel. Comme beaucoup d'entre eux, celui-ci désirerait entrer au séminaire. Nous avons abordé la question du mariage au Togo. Il est rarement organisé comme il se doit, en raison de la pauvreté des habitants. Le mariage reste ainsi réservé à une certaine classe sociale, le divorce n'est pas abordé. Contrairement à la France, les familles sont nombreuses. Plus il y a d'enfants, plus la famille est riche, les enfants pouvant aider aux champs. Michel m'a confié que les Togolais préfèrerai avoir un petit garçon qu'une petite fille, ils sont plus résistants et donc plus productifs sur les champs que les filles..."

Demain c'est le 14 juillet ! Jour de repos (ça va faire du bien !) puis de ballade et de fête avec les enfants... On verra ce que ça donnera :)

 

Jeudi 12 juillet

CIMG1808.JPG CIMG1808.JPG   Aujourd’hui, Aurélie nous raconte sa journée : « Ce matin, certains jeunes sont partis en pédiatrie, et les autres en rattrapage scolaire. Pour ma part, ce matin, c'était la première fois que j'allais en rattrapage scolaire, je me suis occupée des 6èmes et des 5èmes avec Amélie et Sophie. Nous avons commencé par revoir les erreurs de la dictée faite la veille et ensuite nous avons partager le groupe en trois minis groupes pour faire des mathématiques. »
Le matin en effet, on commence toujours par du soutien scolaire, et on sent que c’est vraiment nécessaire ! Les différences de niveau au sein d’un groupe sont très fortes. Mais la motivation est là : «  Je suis vraiment contente de ce premier temps de rattrapage scolaire, les enfants sont motivés pour apprendre et ils aiment travailler, ce qui est vraiment extraordinaire, on ne ressent pas la même chose en France. ».

Puis vient l’animation, après un temps de goûter : «  J'étais chargée des activités manuelles avec Evelyne. Nous avons fait des guirlandes de papier crépon avec les enfants, on ne pensait pas que ça aurait eu un tel succès mais les enfants étaient super contents, ils s'amusaient, avaient le sourire... un moment très agréable et amusant pour les enfants comme pour moi. »

IMG_1465.JPG IMG_1465.JPG   Philippine, elle, raconte sa matinée en consultation de la maison Magguy, qui s’occupe des personnes touchées par le VIH : « Premières heures en compagnie de Soeur Marie Stella aux consultations du jeudi matin. Les patients défilent, ils viennent pour un suivi thérapeutique, un nouveau symptôme, une maladie ou juste pour discuter. Soeur Marie Stella décèle les non observance de prise de médicament, qui sont la plupart du temps le reflet d'un mal être et mènent à une discussion plus approfondie. Nous avons assisté ensuite à un temps de discussion entre les femmes, toutes atteinte du virus du sida. Les thèmes suivant ont été abordés : contaminations, décès, discriminations et protection contre le paludisme. »

L’après-midi, on s’est rendu compte que les « blancs » n’avaient pas vraiment le sens du rythme comme les Togolais, lorsque l’atelier flashmob a commencé… Il était prévu qu’on organise cela, et au final c’est Jean-Paul et Félix, deux garçons Togolais qui ont essayé de nous apprendre la chorégraphie… on a du mal !!! :)

Aurélie continue sa journée : « Ensuite, à 17h, la couturière est passée pour prendre nos mesures pour la tenue que la PDJ nous offres et que l'on mettra pour prendre une photo avec tous les enfants ou autre. Et enfin, comme tous les soirs, il y a eu le temps de chapitre que dans mon cas j'apprécie beaucoup, cela nous permet de partager les bons moments mais aussi les plus difficiles vécus dans la journée, on s'interroge également sur des questions auxquelles on n’aurait pas pensé, c'est un moment je penses essentiel et enrichissant.
J'ai trouvé cette journée superbe comme les autres depuis le début du séjour, l'ambiance est plutôt agréable au sein du groupe et les enfants sont très sympathiques et tous les moments passés avec eux sont géniaux et inoubliables. »

 

Mercredi 11 juillet

Evelyne nous parle de sa sortie en brousse:

IMG_2132.JPG IMG_2132.JPG   Ce matin je suis parti en brousse avec Soeur Marie Stella. C'était très intéressant mais aussi très poignant et touchant. Sr Marie Stella nous a bien expliqué : ils sont les seuls à faire des visites à domicile dans le Nord Togo (Un rayon de plus de 300 km). Les autres centres de santé/hôpitaux/dispensaires ne peuvent se permettre cette dépense. Nous avons visité deux malades du VIH sida. La première avait aussi des troubles psychologiques, elle est très bien traitée et aidée dans sa famille. Son mari est resté en Côte d'Ivoire alors qu'elle est rentrée chez ses parents quand elle a su qu'elle était malade. Elle a 22 ans et est très courageuse. Son traitement ne doit pas être interrompu mais ils n'ont pas assez d'argent pour payer les médicaments suivants. C'était assez dur pour nous de rencontrer des personnes qui n'avaient pas 3€ pour payer leur mois de traitement.

La deuxième femme à qui nous avons rendu visite était rejetée par les siens. Elle a trois enfants : deux jeunes garçons et une grande fille qui est l'espoir de la famille puisqu'elle apprend depuis 3 ans le métier de couturière à l'association. Bientôt elle pourra ouvrir sa boutique et ainsi subvenir aux besoins de sa famille. La mère, elle, est rejetée par les autres femmes de la cour (il y a une cour pour plusieurs cases). « Le vieux » la protège mais il fatigue et elle sera mise à la porte quand il ne pourra plus la défendre. Sr Marie Stella convoquera les proches demain pour leur expliquer qu'il ne faut pas se moquer de la maladie d'une personne et qu'une personne malade ne peut pas guérir si elle n'a pas le moral. Cette femme était encore plus pauvre que la première et quand on sait qu'un seul petit euro nourrit une famille (un repas), on a pitié.

La vie est vraiment dure ici. J'ai aussi beaucoup aimé la rencontre avec les jeunes Togolais que nous avons eue le soir. La discussion était très enrichissante : foi, homosexualité, manière de vivre, famille, argent, inégalité des richesses mondiales, colonisation, politique, économie, tabac... La différence entre la France et le Togo sur tous ces sujets est énorme et il était vraiment très intéressant de confronter nos points de vue. On a ainsi appris à mieux se connaître, se comprendre.
Bref, ce fut une journée bien riche en émotions (comme toutes pour l'instant !).

 

Mardi 10 juillet

IMG_1387.JPG IMG_1387.JPG   Ce matin, nous sommes allés visiter le centre de santé mentale de Dapaong, avec tout d'abord un p'tit tour en 4x4, une partie du groupe étant dans le coffre, secoué par la route mais ravi de la balade ! 
Maud raconte : « Au centre de santé mentale, nous avons été accueillis par Frère Innocent, qui nous a parlé de la psychiatrie dans son pays. Il existe trois centres de santé mentale au Togo, celui de Dapaong et deux centres sur Lomé, où il faut aller pour se former à la psychiatrie. Le centre peut accueillir jusqu'à 500 personnes en consultations, et comprend 5 lits d'hospitalisation. Le centre assure des consultations, définit les traitements si besoin, et réalise le suivi des patients. Les professionnels font également beaucoup de prévention auprès des populations. »
 
IMG_1433.JPG IMG_1433.JPG   Après un petit goûter du matin, nous commençons notre première séance d'animation auprès des enfants : entre équipes de foot, partie de thèque, « le facteur n'est pas passé » ou autres jeux de corde à sauter, la cour d'entrée de l'hôpital devient une vraie piste de jeux, sous les yeux des parents et d'enfants malades présents. Puis, c'est l'arrivée de Soeur Marie Stella, accueillie par les cris de joie des enfants qui accourent à son 4x4 en criant « bonne arrivée ma soeur ! »

 


IMG_1556.JPG IMG_1556.JPG   L'après-midi fut festive, les enfants nous ayant préparé une vraie surprise pour notre arrivée. Ils nous accueillent avec des chants,  le concours de l'enfant qui danse le mieux (remporté par Océane, 6 ans qui a une incroyable énergie !), ou autres danses traditionnelles… Sont accueillis également des apprentis d'Auteuil , venus pour un chantier de construction d'une ferme. De cette fête africaine s'est dégagée une impressionnante énergie, ces enfants nous surprennent par leur sens du rythme, leur agilité et leur joie de vivre, et il n'a pas fallu longtemps pour que nous les rejoignons...


« Nous avons été très surpris par l'importance que nos amis Togolais ont accordé au fait de nous accueillir dans le respect de la tradition. Nous ne nous y attendions pas du tout ! Chants et danse traditionnelles, animations, joie, et chaleur. Voilà qui résume notre après midi. Les enfants sont très joyeux et leur joie est vraiment communicative.

 

 

Aucune gène sur la piste de danse, ni de la part des Français, et encore moins de la part des enfants, qui ne s'arrête pas du tout à ce genre de chose. Une belle leçon donc, pour nous. » raconte Clotilde.


Puis Clotilde poursuit : « Le soir, sur le chemin du retour nous avons été abordé par une dame. Elle travaille au CHR de Dapaong et est en repos pour 3 jours à cause d'une blessure au pied. Elle nous a demandé nos formations et nous a expliqué ses plantations, elle nous a fait rentrer dans sa cour pour nous présenter sa famille et nous montrer sa cuisine. Nous n'étions que 5 et elle à répondu à toutes nos questions avec une incroyable patience !!! Elle nous a expliqué comment elle faisait un jus avec le mil et nous en a donné quelques graines germées. Puis une grosse pluie est arrivée, elle nous a fait rentrer dans ce qu'elle appelait « sa chambre ». C'est à dire : une télévision à même le sol et deux chaises, puis une petite pièce pour dormir, derrière, séparée par un rideau. Mais malgré la pauvreté, elle n's pas hésité à nous offrir cette brève hospitalité, et c'est cela qui est extraordinaire : tout en simplicité et avec cette joie perpétuelle que les Togolais arrive à préserver. Cette expérience chez l'habitant, qui se fit de manière très spontanée, demeurera je pense, un très bon souvenir. Ce sont toutes ces petites choses : une rencontre, le sourire d'un enfant... qui rendent ce voyage très enrichissant et très agréable. J’espère continuer ce séjour dans la même lignée !!! »

Lundi 09 juillet :

CIMG1818.JPG CIMG1818.JPG   Elsa raconte que « Nous ne sommes en Afrique que depuis deux jours mais avons déjà découvert bien des choses ! Des odeurs, des couleurs, des sourires... »

Ce que confirme Marie-Clélie : « Deux jours au Togo, quelques piqûres de moustiques, pas de coups de soleil et prise de contact avec une nouvelle culture après la visite de l'orphelinat et de l’hôpital de Dapaong, c'est le début de l'aventure ! »

Les deux jeunes filles racontent : Une première journée à Dapaong riche en émotions qui débute avec la visite de l’hôpital Yendube ce matin.  Nous découvrons des travaux réalisés les précédentes années, les fresques sur les murs de l’hôpital, le gélulier ou encore le séchoir pour la spiruline (algue nutritive). « Mais l'immersion a réellement commencé en arrivant à la maternité lorsqu'une maman demande confiante de prendre son bébé dans les bras ou lorsque nous avons vu trois nouveaux nés de la taille d'un avant bras dans une même couveuse. La vie prend alors tout son sens » nous dit Marie-Clélie, avec beaucoup d’émotion.
« Certains enfants de l'orphelinat nous accompagnent durant toute la visite, nous tiennent les mains, prennent des milliards de photos ! C'est super de voir leur sourire ! » raconte Elsa.

 La visite se poursuit pas l'association Vivre dans l'espérance et le récit de soeur Marie Stella. Son discours sur l’association est passionnant.

Puis l'inculturation se poursuit par une balade à travers Dapaong vers le puits, des litres d'eau remontés par une corde tenue à main nue. Les enfants nous ont ensuite emmené à l'école primaire, delà quelle nous sommes repartis vers l'église et avons partagé quelques chants.

La journée se termine par l'observation du ciel étoilé togolais. Nous reconnaissons des constellations et certaines étoiles. C'est l'une des choses qui nous rapproche de la France !

Dimanche 8 juillet :

    Ouagadougou, après la première nuit, passée aux Lauriers, Aymeric nous raconte sa petite mésaventure avec l’hélice de ventilation au plafond où en levant un bras, sa main a percuté cette hélice. Heureusement plus de peur que de mal : juste quelques petits bobos.

Guillemette nous raconte la journée : « Aujourd'hui, deuxième jour de voyage, nous partons à 7h pétantes pour passer la frontière et enfin rejoindre le Togo, la ville de Dapaong et ses habitants. Nous embarquons dans les deux camionnettes et engageons les longues heures de route de la journée.  Je me suis très vite sentie dépaysée, réalisant pour de bon que nous avions changé de continent et parcouru environ 5000 km depuis notre bon vieux pays, au fin fond du Nord de la France, en somme, de Saint-Amand.

Nous sommes donc partis sous une chaleur déjà pesante malgré l'heure fort matinale … Tous les éléments étaient réunis pour le bon déroulement du trajet : à bord, des biscuits, des gourdes remplies d'eau (plus ou moins fraiche certes mais remplies quand même) et des bananes locales ! Sur la route, nous croisons beaucoup d'habitants, d'enfants, beaucoup de sourires malgré la pauvreté évidente du pays ; également beaucoup d'animaux et surtout beaucoup d'ânes (46 en dehors de la camionnette et quelques-uns à l'intérieur, toutefois très sympathiques, amusants enfin distrayants va-t-on dire!). Pour parler de choses un peu plus sérieuses, le passage à la frontière fut très impressionnant. En effet, n'ayant voyagé auparavant qu'en Europe la frontière n'était pas quelque chose de réellement concret pour moi. Le passage entre deux pays ici était vraiment très marqué : interdiction de prendre des photos à la frontière, la minutieuse vérification des passeports etc. La frontière vers le Togo une fois passée, nous pénétrons à nouveau dans un décor différent, tranchant avec ce que nous avions vu auparavant, pourtant à quelques mètres de là. Un endroit encore plus empreint de pauvreté, des routes cabossées, et l'apparition d'un crocodile (d'après une rumeur assez certaine dans la camionnette). »

Aymeric précise :
    «  A chaque arrêt du mini car, pain, biscuits, eau … nous étaient proposés. Nous avons vécu également la rencontre d'enfants qui courraient pour nous dire bonjour et s'échanger un sourire. Ces premières rencontres avec le peuple Africain furent bien différentes de celle avec les Européens où ni sourire ni bonjour ne s'échangent entre « étrangers ». Tous ces visages souriants, joyeux, intrigués de voir des blancs, … sont différents mais tellement expressifs de leur bonheur quotidien et de leur joie de vivre.
    Arrivés à Dapaong, nous sommes reçu par la communauté des soeurs Hospitalières du Sacré Coeur, elles nous souhaitent toutes de passer un agréable séjour. Nos logements sont paisibles et accueillants, et les premières rencontres avec les enfants ne font qu'accentuer une fois de plus l'accueil et les sourires de ces enfants. La messe d'accueil nous montre définitivement notre arrivée en Afrique avec des chants inconnus mais tous aussi dynamiques les uns que les autres. Cette nouvelle Eglise que nous découvrons est joyeuse et montre avec fierté et bonheur la foi dans le Seigneur. »

Samedi 7 juillet :

Nous voilà enfin au jour du départ… Après tant de préparation, depuis un an, il y a un mélange d’impatience de rencontrer les enfants, les sœurs, de découvrir le Togo… et une certaine appréhension de ce que nous allons vivre !

Vers 14h, après avoir pris les navettes depuis St Amand et rejoint le reste du groupe à l’aéroport, nous décollons enfin vers Ouagadougou au Burkina.

« Avant de passer les sacs pour l'avion aux rayons, nous devions d'abord retirer les appareils électroniques ! Quelle idée d'avoir mis l'appareil photo tout au fond sous les nombreux rouleaux de papier toilettes nécessaires aux ateliers manuels pour la réalisation des masques de moustiques ! Le monsieur de la sécurité « Mais vous êtes une grande consommatrice de papiers toilettes mademoiselle »! Les rouleaux de nouveau rangés, nous pouvons prendre l'avion. » raconte Marie-Clélie.  Le vol dure presque 6h, et comme dit Amélie : «  ce fut long car nous étions, je le pense, tous pressés d'arriver et de découvrir ce que nous préparions depuis 9 mois... »

« Une fois arrivés à Ouaga, nous nous dirigeons vers le parking où deux navettes africaines nous attendent pendant que de nombreux Ouagadougais nous suivent pour essayer de nous vendre cartes téléphoniques, cigarettes, lunettes,... Ayant  mis nos valises sur le toit des mini-bus, ils nous demandent de l'argent ce qui provoquera en moi-même un sentiment de malaise. Une soeur de Dapaong, qui était arrivée pour nous accueillir, intervient en disant que « nous sommes tous frères et que nous leur avions rien demandé » (très belle intervention qui me marqua) : Merci à elle ! Cette soeur semble avoir de la « poigne » et de l'autorité. Nous arrivons finalement à monter dans les navettes en traversant de nuit toute une partie de la ville, animée par des musiques, des commerçants ambulants. Ca sent l'ambiance africaine joyeuse et festive ! Là-bas, on vit beaucoup la nuit étant donné qu'il fait moins chaud... » Voilà les premières impressions d’Amélie à la descente de l’avion.

Nous finissons la journée aux Lauriers, maison d’une communauté religieuse, par un temps de prièr avant d’aller se coucher, bien fatigués… « On entendait que dehors c'était la fête : musiques (dont certaines sont connues en France) dans les rues… » raconte Amélie.

Article publié par Marie Payen • Publié le Mercredi 11 juillet 2012 • 13568 visites