Du 6 au 13 avril 2025, 128 jeunes du diocèse de Cambrai sont partis en pèlerinage sur la colline de Taizé, dans la communauté des frères du même nom.
Le thème de la semaine : l’espérance.
Le pape François a mis le jubilé 2025 sous le signe de l'espérance. Ce thème traverse l'Eglise universelle et Taizé n'échappe pas à la règle : tous les extraits bibliques de la semaine feront découvrir à chacun une facette de l'espérance.
Voir ici la lettre 2025 du frère prieur Matthew : "Espérer au-delà de toute espérance".
et ici la bulle d'indiction du jubilé ordinaire 2025 du pape François
Les jeunes ont donc creusé, réfléchi, prié, ri (parfois les quatre en même temps) autour de ce que veut dire espérer aujourd’hui, avec Jésus comme boussole.
Service, prière, vie simple : une routine pas si routinière.
Taizé, c’est un peu comme un camp d’entraînement spirituel, sauf que chaque pèlerin se met au service de la communauté. Selon qu’on soit majeur ou pas, les services varient : accueil, nettoyage des sanitaires, participation aux gardes de nuit, aux médias sociaux de la communauté… Tout ça dans la joie, même si les horaires sont un peu rudes parfois.
NB : ce sont exclusivement les jeunes du diocèse de Cambrai qui ont servi les petits déjeuner chaque matin aux mille pèlerins présents cette semaine sur la colline (avec une présence très forte de nos amis allemands).
Une semaine rythmée comme l’année liturgique.
Le vendredi soir, les frères de Taizé font mémoire de la célébration de la croix et de la mort de notre Seigneur Jésus Christ. Silence recueilli. Profondeur. Et émotions.
La célébration du samedi soir est la veillée de la lumière, en mode Vigile Pascale. L’église de la Réconciliation s’illumine de mille bougies : l'ambiance recueillie se conjugue aux actions de grâce pour la semaine vécue.
Ce soir là, on peut dire que transmettre la lumière à son voisin, c'est un peu comme transmettre le message reçu cette semaine à Taizé : à chacun maintenant de transmettre ce que nous avons appris durant cette semaine autour de nous, là où nous sommes.
Cette année, notre pèlerinage s'achevait le Dimanche des Rameaux. C'est à la Source Saint Étienne qu'a débuté notre semaine sainte. Nous avons marché avec Jésus vers Jérusalem avec nos rameaux d'olivier.
Une vraie unité dans la diversité.
Dans le groupe, nous avons eu la chance de vivre un vrai temps œcuménique avec la présence de jeunes protestants et de leur pasteure, Valérie. L'espérance, ça se vit aussi ensemble, au-delà des étiquettes. Au cœur de la semaine, notre groupe a célébré l’eucharistie dans la petite église romane de Taizé. Un moment simple et fort.
Autour de l’autel, catholiques et protestants étaient réunis dans une même prière : à Taizé, on ne met pas les différences sous le tapis - on les vit dans la confiance, en regardant ensemble vers le Christ.
Ce jour -à aussi, Elsa et Romain ont eu la chance de manger à la table des frères, accompagnés par Marie, la responsable de la pastorale avec le père Théophane.
Et parce que les jeunes Cathocambrai ont du talent, deux jeunes musiciens ont accompagné les célébrations du samedi soir et du dimanche : merci Marguerite (flûte), Guillaume (clarinette) et Marie. Nous ne dirons pas que c’était les meilleurs… mais presque.
Bref, une semaine hors du temps, pleine de Dieu, de silences profonds, de rencontres, de chants et de vie partagée. Une chose est certaine : les jeunes pèlerins n'ont pas seulement ramené des coups de soleil… mais surtout un feu intérieur. Celui que le Christ allume en tous! A chacun maintenant de réchauffer et de diffuser la lumière du Christ là où il est (dans les mouvements, les groupes, les paroisses...).
Témoignages
Victoria, 18 ans de Feignies : “Je suis allée à Taizé pour la 4ème fois cette année, ce que j’aime le plus à Taizé est le partage qui s’y fait là-bas, les différentes rencontres que l’on peut faire, et le fait de vivre en communauté avec autant de personnes.
Tout cela nous permet de découvrir énormément de choses que ce soit personnel ou religieux.
Je pense que le moment que m’a le plus touché cette année était la prière à la bougie du samedi soir, mais il y a aussi énormément de moment qui peuvent paraître simple et insignifiant qui ont rendu ce pèlerinage encore plus important qu’il ne l’était déjà.
Suite à cette semaine j’ai décidé de faire l’engagement de Taizé pour continuer de vivre dans cet esprit au quotidien.”
Lilou, 15 ans de Vieux-Reng : "Taizé m’a permis de retrouver Dieu et de passer une période difficile dans ma vie. Grace à vous j’ai pu vivre pleinement l’expérience Taizé ! Vous êtes des animateurs en or..."
Marguerite, 17 ans de Valenciennes : "Jouer à la prière de Taizé est une source de joie ! Faire de la flûte avec autant de personnes qui prient autour de soi, c'est très touchant ! Beaucoup m'ont dit avoir été émus parfois même jusqu'aux larmes et cela me réjouit de savoir que juste avec ce petit quelque chose en plus qu'apporte les contres chants instrumentaux, on peut aider des milliers de personnes à prier ! Pendant les chants, je voyais sur le visage des gens des sourires apaisés et rien que ça, c'est très ressourçant ! C'est une expérience unique que j'ai beaucoup de chance d'avoir vécu !"
Elisa, 18 ans de Vertain : À Taizé, tout est plus beau. C’est tellement magique qu’on peut même pas vraiment l’expliquer en quelques mots. Il faut juste prendre son sac, y aller et le vivre pour comprendre. C’est l’expérience d’une vie, gravé à jamais dans nos souvenirs.
Manon, 20 ans de Sebourg : Durant cette semaine à Taizé, j’ai fait de belles rencontres et j’ai pu me recentrer sur moi-même. Ce qui m’a le plus touchée, c’est le moment du passage à la croix, le vendredi soir. Après une semaine intense, ce geste m’a permis de déposer tout ce que j’avais sur le cœur, de faire le vide, et de repartir le cœur apaisé.
Jules, 17 ans, qui habite dans l’Aisne : un pèlerinage qui se vit entre cousins
Jules accompagne son cousin Vincent qui n’est jamais venu à Taizé (alors que Jules y est déjà venu plusieurs fois, notamment à Olinda - pour les familles).
Hugo, 18 ans de l'Eglise Protestante unie de Valenciennes-Saint Amand-Lecelles
Un riche moment de rencontres et d'échanges, qui m'a permis de vivre l'unité dans la diversité spirituelle de chacun ainsi qu'une belle entraide envers chacun au sein de cette communauté oecuménique qui ne s'arrête pas aux différences théologiques.
Richard, jeune animateur de la paroisse Bienheureux Carl en Cambrésis : Bref, j'ai découvert Taizé
Lors du week-end Espérance organisé par Jeunes Cathocambrai à Raismes, plusieurs jeunes m'ont demandé si je venais à Taizé. Je n'avais pas prévu d'y aller, or ce week-end fut superbe. Les jeunes, comme souvent, m'ont épaté par leur humour, leur intelligence, et leur foi. Bref, j'avais quand-même bien envie de les accompagner.
Pour rester un peu plus longtemps sur le petit nuage que fut ce week-end, je suis allé le lundi suivant à la prière de Taizé qui avait lieu à l'église St Géry de Valenciennes. Ce fut littéralement un bain de douceur et de sérénité. Bref j'avais encore plus envie de faire ce pelé.
Quelques jours plus tard, la charismatique et talentueuse Marie Payen, qui anime avec le non moins charismatique et sympathique Père Théophane la pastorale des jeunes du diocèse, m'a envoyé un message pour me proposer de rejoindre l'équipe des animateurs de Taizé. Là c'était clairement un signe, et j'ai dit oui tout de suite. J'ai posé une semaine de congés. Bref, RIP mon compteur d'heures supplémentaires (Dieu me le rendra !)
Le jour du départ est arrivé. Je m'attendais à ce que ce soit génial. Mais ça a été encore mieux que ça. Dieu nous donne toujours plus que ce que l'on attend!
Ça a été des retrouvailles avec certains, des rencontres avec plein d'autres, des fous rires (beaucoup de fous rires !), des journées douces et ensoleillées, des soirs magnifiques, de belles balades bucoliques, des beaux moments de prière, (j'en avais bien besoin en ce temps de Carême), des moments de convivialité pendant les repas et à OYAK, autour d'un saucisson (j'avais prévu quelques réserves), des moments de fraternité lors des partages bibliques (j'avais un super groupe franco-allemand). Tous ces jeunes sont brillants, chacun à leur manière, ils me redonnent foi et espoir en l'avenir de l'Église. J'ai essayé d'être au maximum disponible pour eux, à leur écoute, que ce soit pour des bobos, des nezs qui coulent (j'ai donné tous mes mouchoirs), pour leur couper leurs pommes et leurs oranges, mais aussi pour écouter leurs peines de cœur, leurs soucis familiaux, qui parfois sont très lourds à porter pour eux. Je n'avais pas toutes les solutions bien-sûr, mais je voulais juste qu'ils sachent que je me soucie d'eux sincèrement, et que je suis à leurs côtés.
La chose la plus dure à Taizé c'est le départ ! Il a fait très beau toute la semaine, mais la météo du dernier Dimanche était semblable à mon humeur : pluvieuse. Les jeunes m'avaient écrit des mots sur mon carnet de chants de Taizé, à la fois très simples et très touchants, en les lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer. C'était une expérience incroyable. À celui qui veut mettre en pratique la parole du Christ : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» (Matthieu 22:37-39) , à celui-là je recommande fortement d'aller à Taizé ! La relation à Dieu se fait par la prière et les beaux chants de Taizé, inspirés des psaumes, qu'on garde en tête toute la journée. Et la relation aux autres se fait naturellement par la vie commune et les activités. Bref, l'an prochain, je retourne à Taizé !!!
Guillaume, 23 ans, engagé depuis longtemps dans la pastorale des jeunes
Grand habitué de Taizé, Guillaume y est déjà venu à de nombreuses reprises en tant que jeune, étudiant (durant le COVID), puis volontaire. Professeur de formation musicale à Valenciennes et clarinettiste, il fait partie des musiciens fidèles qui accompagnent régulièrement les prières de Taizé dans le Valenciennois.
Guillaume a apprécié d'accompagner la prière des frères à Taizé même. L'accompagnement clarinette, flute (de Marguerite) et hautbois (d'une jeune volontaire) a embelli la prière du soir, ainsi que la messe de dimanche.
Merci à tous les jeunes musciens qui s'engagent à jouer aux prières faites dans leur paroisse pour faire vivre l'esprit de Taizé là où ils sont.
Gabriel, 17 ans de Valenciennes
J'aime bien les introductions bibliques. Je trouve qu'elles sont un bon moyen de réfléchir sur les textes. Cela permet de les approfondir.
Par exemple, aujourd'hui j'ai appris que l'espérance pouvait guérir.
Elora, majeure qui passe la semaine en silence
C'est la 4ème fois que je vais vivre ce pèlerinage en silence à Taizé. La première fois, cela a changé ma vie. J'apprends des choses sur moi et sur ma foi. C'est là par exemple, que j'ai compris que j'étais plus à l'aise avec la religion protestante.