Joseph est un fidèle de nos propositions de pèlerinage diocésain (Taizé, Lourdes, Terre Sainte, Togo...). Nous l'avons rencontré peu de temps avant son départ en mission de solidarité internationale avec Fidesco.
Si, comme Joseph, vous rêvez de vous engager un peu plus dans notre monde : go lire cet interview !
Bonjour Joseph, peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Joseph, je viens d’avoir 22 ans. J’habite près de Valenciennes.
J’ai été chef aux scouts d’Europe de Valenciennes durant un an. J’accorde aussi une grande importance à mes amis, nous faisons plein d’activités ensemble comme le sport. J’ai aussi fait partie durant 2 ans ½ de la réserve militaire de Lille.
A part cela, je suis quelqu’un de très curieux, je m'intéresse à tout, à la philosophie comme aux jeux vidéo.
J’ai fait des études de gestion (licence de gestion et ensuite bachelor). Cette césure est pour moi l’occasion de prendre du recul et de réfléchir à ce que je vais faire de ma vie. Il n’est pas dit que je revienne en gestion. J’ouvre les portes à tout.
Aujourd’hui, je pars pour un an en mission humanitaire pour l’Eglise avec Fidesco où j’aurai un vrai statut de missionnaire de l’Eglise.
J’ai d’ailleurs été envoyé en mission par l’archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique (Mgr Macaire), qui est le parrain de notre promotion 2023.
Cette année, on est 80 à partir de la France entière. Si on compte tous les missionnaires de Fidesco, on est environ 200.
Je pars un an car mon désir est de ne faire qu’une seule année de césure.
Extraits de la session d'envoi qui s'est déroulée en juillet, les volontaires 2023 ont vécu leur dernière semaine de formation humaine et spirituelle à Paray-le-Monial, au cœur de la Bourgogne.
Qu’est ce qui t’a donné envie de partir en mission ?
Depuis que je suis tout petit, j’ai toujours voulu découvrir le monde, pas uniquement les pays mais surtout les gens ! En 2018, je suis déjà allé en Afrique, au Togo, avec Jeunes Cathocambrai. Cette expérience au Togo m’a fait prendre conscience que je pouvais à la fois découvrir le monde et lui rendre service. Cela m’a amené à cette démarche de réflexion : c’est cool de découvrir le monde mais c’est encore mieux de le faire en rendant service. Car c’est en rendant service qu’on découvre encore plus l’autre. Si en plus, on peut le faire dans le cadre de l’Eglise, c’est encore mieux !
Pourquoi as-tu choisis de partir avec Fidesco ?
Ce qui m’a plu avec Fidesco, c’est l’esprit du don de soi. Quand on décide de partir avec Fidesco, on ne sait pas où on va, ni ce qu’on va faire.
Leur système de recrutement est ainsi : on envoie un CV, puis on a une session de discernement où on apprend ce qu’est une session humanitaire chez Fidesco. Fidesco nous envoie là où on sera le plus utile, par rapport à nos compétences personnelles et professionnelles. Du coup, on dit oui pour la mission mais sans savoir ni où on va, ni ce qu’on va y faire. On s’abandonne à la Providence. C’est l'esprit de la communauté de l’Emmanuel car Fidesco émane de celle-ci.
Où vas-tu et qu’est ce qui t’attend dans ta mission ?
Je vais en Afrique, en Zambie, dans la ville de Chicowa exactement. J’arrive début octobre avec mon binôme, Amance, qui a 26 ans et qui vient de Versailles.
Je serai gestionnaire de projet dans un centre de formation pour étudiants et adultes (branche professionnelle avec menuiserie, maçonnerie, culture, élevage aussi)…
J’apporte mes compétences administratives de management, de vente, de gestion, d’achat (car ce que produit le centre de formation est vendu à des magasins, des hôtel, à des villes aussi). Ce qui est bien, c’est que je vais un peu toucher à tout.
Pour le choix du pays, c’est un hasard total ! Car comme je l’ai dit, on ne choisit pas un pays mais une mission. Ce choix me ravit. Car, comme je l’ai dit, je suis déjà allé en Afrique avec Jeunes Cathocambrai.
Le lieu est incroyable, il est situé tout au sud de l’Afrique. Je vais être dans la savane, au milieu d’un parc de safari avec des paysages et des animaux magnifiques. J’aime beaucoup la culture africaine.
La mission en elle-même est l’une des plus vieilles de Fidesco, ça veut dire qu’elle est bien rodée, et qu’elle marche bien. Je sais exactement ce que j’aurai à faire.
Qu’est-ce que tu es allé chercher là-bas que tu ne trouves pas ici ?
Beaucoup de choses ! La simplicité. Vivre de peu. Quand on part avec Fidesco on nous dit qu'on part dans des conditions modestes mais justes ! Et je pense que ça résume vraiment bien l’esprit de la mission. On décide de renoncer au confort de la vie occidentale. Il y a aussi une part de se retrouver, se reconnecter avec soi-même, réfléchir à ce qu’on veut faire de sa vie. Mais la principale raison de mon départ, c’est surtout le service. Passer une année à rendre service, une année pour l’autre.
As-tu des inquiétudes ?
J’ai un peu d’inquiétude car je plonge dans l’inconnu. Un an ça peut paraître long. Ici, j’ai beaucoup d'addictions de confort que je n’aurai absolument pas là-bas. Cela me permettra aussi de mieux connaître mes limites.
Comment envisages-tu de t’adapter ?
J’ai eu beaucoup de chance car celui qui s’occupe de mon dossier à Fidesco a occupé la mission en Zambie en tant que gestionnaire de projet donc ça c’est vraiment cool. J’ai beaucoup parlé avec lui sur ce sujet, que ce soit de la Zambie en général ou de la mission en particulier.
Je serais là en tant qu’étranger et ça sera à moi de m’adapter, j’en ai bien conscience. Fidesco insiste beaucoup sur cela : on n’arrive pas dans un pays avec nos manières de Français. On intègre à fond la culture où on nous envoie.
Est-ce que tu as des projets, des idées pour ton retour ?
Wait and see.
Les compétences que tu espères acquérir ou développer ?
Compétences professionnelles : l’adaptabilité et réussir à faire de grandes choses avec peu de moyens.
Compétences personnelles : s’ouvrir aux autres, se connaître soi-même et renforcer ma foi !
Comment penses-tu que cette expérience influencera ton avenir pro et perso ?
Je vais prendre plus de risques, ça va me permettre de choisir ce dont j’ai vraiment envie et ne pas être guidé par le devoir professionnel ou l’argent. Savoir aussi là où Dieu m’appelle. Ce que je suis amené à faire vis à vis de Dieu.
Comment vas-tu rester en contact avec ta famille ?
Fidesco nous appelle à faire un rapport de mission tous les trimestres qui sera envoyé au format épistolaire à tous ceux qui parrainent ma mission. Sinon je garde le contact avec mes proches via Internet.
Si un jeune veut partir, comment ça se passe ?
Il y a d’abord une session de présentation du fonctionnement de Fidesco qui a lieu à Paris sur une seule journée (c’est possible d’y participer à distance). On apprend les grandes lignes. Si on est intéressé, on envoie son CV et une lettre de motivation en anglais.
Pour ma part, j’ai fait ma session de présentation en février 2023 en visio. J’ai finalement envoyé mon CV la première semaine d’avril et Fidesco m’a répondu très vite pour m’annoncer qu'une session de discernement débutait le week-end suivant !
J’ai donc eu un entretien pour savoir si j’étais apte à entrer dans la session de discernement. On a échangé sur mon parcours personnel, professionnel et dans l’Eglise. On nous explique ce que va être la mission de manière plus concrète. A l’issue de l’entretien, Fidesco m’a donné sa réponse et je suis entré dans la session de discernement. Elle a duré 5 jours dans une abbaye au sud de Paris, qui fait office d’internat et de collège.
Durant ces 5 jours, on est coupé du monde et on s’interroge beaucoup sur nos aspirations. Le cadre est propice à la spiritualité, il y a une messe tous les jours, l’adoration, la prière. La journée est composée de topos où Fidesco nous présente la particularité de la mission, d’un point de vue très matériel, mais aussi administratif, dans quel métier on va être amené à travailler. Il y a aussi un point sur la sexualité et la vie sentimentale : on reste dans l’état où l’on est le jour de notre départ (c’est à dire célibataire, en couple, en famille…). Cela pour être entièrement disponible pour la mission.
A la fin de la session de discernement, on a comme un petit programme de réflexion où on doit donner sa réponse. J’ai donc clôturé cette session en affirmant mon désir de partir et Fidesco m’a répondu aussi par l’affirmative !
Quand on s’est tous revus en juin, certains ont appris qu’ils ne partaient pas même s’ils en avaient formulé le désir.
Un conseil à ceux qui se posent la question de partir comme toi ?
Lancez-vous ! Avec Fidesco, on a vraiment le temps de se poser les bonnes questions ! Pour partir, il faut avoir au moins 21 ans. On est très bien accompagné, à la fois par un psy et d’un point de vue spirituel ! J’ai rencontré beaucoup de monde. Lancez-vous, même si vous hésitez, ou que vous êtes encore en questionnement.
Que faut-il te souhaiter ?
Je pars le 12 octobre avec mes deux valises de 23 kg chacune ! J’ai toujours eu foi en ce projet car c’est dans la prière que ma décision a été prise. Cette citation de Charles de Foucauld m'accompagne dans la mission : "Mon Père, je m’abandonne à Toi, fais de moi ce qu’il Te plaira."
Lien vers la présentation de Joseph sur le site de Fidesco
Merci beaucoup Joseph, pour cet interview !